Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

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Je viens de lire la lettre de celle qui vit depuis 35 ans avec un homme peu bavard qui bout par en dedans. Cette dernière s’inquiète pour le jour où, à la retraite tous deux, ils se feront face 24h/24. Désormais isolée, puisque leurs enfants en veulent au père et ne viennent quasiment plus les visiter, elle ne se décide quand même pas à quitter cet homme de peur de lui enlever sa bouée de sauvetage.

Vous lui avez fait d’excellente­s suggestion­s pour amener son homme à consulter. Mais est-ce vraiment réaliste d’imaginer qu’un homme renfermé sur luimême puisse du jour au lendemain se résoudre à aller chercher de l’aide? Moi je ne le crois pas. J’ai été moi-même, exactement comme elle, la femme d’un mur de brique pendant 40 ans. Je me croyais indispensa­ble à sa survie.

Un an très exactement après notre prise de retraite, alors que je me désespérai­s de vivre seule, à deux, j’ai comme elle consulté mes enfants. Contrairem­ent aux siens, les miens m’incitaient à rester avec lui pour des questions d’argent. Mais comme je leur avais sacrifié, ainsi qu’à leur père, ma vie jusqu’alors, je n’avais plus envie de continuer de la sorte.

Après m’être bien assurée qu’il refusait toute aide psychologi­que, seul ou en couple, je suis allée chercher de l’aide en thérapie pour moi. C’était ce qu’il me fallait pour découvrir que le désert de ma vie de couple, je n’étais plus obligée de le subir en silence. J’ai pris mon courage à deux mains pour demander le divorce.

Ce dont personne ne me croyait capable, je l’ai réussi. Et je puis dire que cinq ans plus tard, je n’ai jamais été aussi sereine de toute ma vie. Certes je n’ai plus la grosse maison avec jardin et piscine, mais lui non plus, puisqu’on a séparé le patrimoine en deux. La grosse différence entre nous, c’est que lui est toujours aussi seul et muet, et que moi, après avoir regagné la confiance de mes enfants, je m’épanouis auprès d’eux, ainsi qu’en faisant du bénévolat. Mon groupe d’amies me soutient et je me dirige vers mon grand départ dans la plus parfaite sérénité. Cette dame devrait se souvenir que personne ne peut vivre pour l’autre. Et que chacun doit vivre pour soi, tout en accompagna­nt l’autre quand c’est possible Seule mais heureuse

Ma suggestion à cette personne en était une de dernier recours. Mais comme vous le dites si bien, que peut-on faire pour l’autre quand il ne veut pas régler son problème, sinon aller vers un mieux être pour soi? Mais il existe des femmes, comme c’était le cas de celle-là, qui ne croient pas mériter de bonheur pour elle-même et qui préfèrent le sacrifice à quoi que ce soit d’autre. Pourquoiôu­nôtelôpart­i-prisô politique?

Chère Madame, qu’elle n’est pas ma surprise ce matin de lire une info pub en faveur de la CAQ dans votre rubrique. Et de plus dans votre réponse, une critique évidente de notre premier ministre. Je ne saisis pas du tout la raison de votre incursion dans le monde politique alors que votre chronique est normalemen­t consacrée à des sujets touchant les problèmes de vie de vos lecteurs. J’espère au moins que maintenant vous aurez le courage d’inviter des gens des autres partis, PQ, PLQ, QS et ON, à placer eux aussi leur propagande pour équilibrer les choses. Pour le reste, bravo pour votre travail! JRP

Je ne vois pas ce qui peut vous laisser supposer qu’on ne parlait jamais de politique dans ce Courrier. Ce sont les lettres des lecteurs qui guident les choix de textes à publier, et elles touchent tous les sujets. Dans ma réponse à ce lecteur je ne me suis jamais prononcée pour la CAQ. J’ai même dénoncé, si vous lisez attentivem­ent, ce qui me semblait être une énorme fausseté concernant notre premier ministre.

Penséedujo­ur La vie c’est ce qui se passe pendant que vous êtes occupé à faire autre chose. – John Lennon

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