« La pression était forte »
Abanda digère mal sa défaite face à Safarova
TORONTO | Même si elle était négligée, Françoise Abanda a fort mal digéré la défaite de 6-4, 6-4 subie face à la joueuse tchèque Lucie Safarova tard lundi soir.
À vrai dire, il faudrait écrire mardi matin, car le match a pris fin à minuit et 41 minutes.
Il ne restait plus que des dizaines de spectateurs, dont des membres de la famille d’abanda, dans les gradins du court central qui avaient été inondés en milieu de soirée par une forte averse.
Cécile, la mère de la joueuse québécoise, s’expliquait mal pourquoi les organisateurs du tournoi ont tenu à présenter ce match à une heure aussi tardive, mais c’est pourtant ainsi que ça fonctionne dans le monde du tennis.
On a déjà vu des rencontres prendre fin à trois heures du matin lors de grands tour- nois, comme les Internationaux des États-unis.
TROP TENDUE
Toujours est-il qu’abanda était très déçue de sa performance, même si la 132e joueuse mondiale avait toute une commande face à l’expérimentée Safarova, classée 41e au monde.
« Je n’avais pas de bonnes sensations sur le court. J’étais trop tendue et je n’ai pas bien joué, surtout dans les moments clés, a-t-elle expliqué. La pression était forte.
« Plusieurs éléments m’étaient défavorables : j’affrontais une joueuse ayant déjà fait partie du top 10, qui est gauchère, ce qui est déstabilisant, et la pluie a forcé le report du début du match après 23 heures, un scénario auquel je ne suis pas du tout habituée.
« Il faisait froid et je ne ressentais pas l’énergie de la foule, les gens ayant quitté après le match de Venus Williams, a poursuivi Abanda. Les circonstances étaient loin d’être idéales pour moi.
« Ça n’a pas tourné à mon avantage. Je n’avais pas un tirage au sort facile, Safarova faisant partie du top 40. »
Celle qui avait remporté des victoires au premier tour à Roland-garros et à Wimbledon tentera maintenant de se qualifier pour les tournois de Cincinnati et du US Open.
BRUNEAU Y VOIT DU POSITIF
L’entraîneur national Sylvain Bruneau est heureux de voir qu’abanda digère mal cette défaite.
« C’est la bonne réaction à avoir, a-t-il dit. Françoise croyait en ses chances de gagner et c’est ce que l’on veut voir de la part de nos athlètes.
« Je trouve cependant qu’elle a disputé un bon match dans les circonstances. Elle affrontait une grosse pointure en Safarova et elle a livré une bonne bataille. Elle ne bénéficiait pas d’un tirage au sort facile. C’est dommage, parce qu’elle avait gagné son premier match l’an dernier à Montréal et elle souhaitait faire encore mieux à Toronto. »
IL RESPECTE SA DÉCISION
Toujours sans entraîneur attitré, Abanda continuera de recevoir un coup de main de la part de Bruneau dans les prochaines semaines, lui qui doit également superviser l’entraînement des nombreuses joueuses au Canada.
« Même si je respecte son choix, j’aurais préféré que Françoise continue de travailler plus longtemps avec l’argentin Diego Veronelli, a-t-il confié. On sait, à Tennis Canada, qu’elle aimerait compter sur les services d’un entraîneur montréalais, mais ce n’est pas tout le monde qui est prêt à voyager à travers le monde afin de travailler avec une athlète. Les candidats ne sont pas nombreux. »