Le Journal de Quebec

Incompréhe­nsion chez les proches

La famille et les collègues de l’homme abattu par un policier de la SQ sont sous le choc

- — Avec la collaborat­ion de Pierre-paul Biron DOMINIQUE LELIÈVRE

Au lendemain de la mort de Guillaume Bolduc, abattu par un policier de la Sûreté du Québec (SQ) à Saint-georges de Beauce, jeudi, l’incompréhe­nsion régnait parmi sa famille et ses collègues qui s’expliquent mal comment il a pu se retrouver dans une situation aussi périlleuse.

« Ce n’était pas quelqu’un à problème, je ne sais pas ce qui s’est passé. On attend comme tout le monde d’avoir des explicatio­ns », a confié au Journal la mère de la victime, Sylvie Grenier. Elle n’arrive pas à expliquer ce qui a bien pu arriver à son fils, « un gars qui ne faisait pas de trouble à personne » selon ses dires.

Guillaume Bolduc s’est retrouvé au milieu de la voie publique près d’une station d’essence du boulevard Lacroix, jeudi vers 19 h, et il semblait en crise, ont rapporté plusieurs témoins.

Puis, il aurait paniqué lors de l’interventi­on des policiers de la SQ, qui auraient accidentel­lement actionné leurs gyrophares selon le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI) chargé de l’enquête. Bolduc a blessé un policier à l’arme blanche, qui a répliqué en se servant de son arme de service.

DÉTRESSE PSYCHOLOGI­QUE ?

Un trouble psychologi­que pourrait-il expliquer ce comporteme­nt ? La mère de l’individu peine à y croire. « C’est quelqu’un qui était en parfaite santé. Je vous le dis, un petit gars travaillan­t, joyeux, qui profitait de la vie et de la nature », a mentionné Mme Grenier, ajoutant qu’elle espérait avoir des réponses rapidement.

« C’était une personne qui avait une grande souffrance intérieure et qui avait besoin d’aide », a cependant reconnu Nicole Jacques, directrice générale de Moisson Beauce, où Bolduc aurait par moment utilisé les services de dépannage alimentair­e.

UN BON EMPLOYÉ

La consternat­ion était aussi grande sur son ancien lieu de travail. « C’est l’incompréhe­nsion totale, c’est inimaginab­le. Quand on m’a dit que quelqu’un était mort, jamais de la vie je n’aurais pu imaginer que c’était ce gars-là », s’est désolé Daniel Fortin, le directeur du Grand Hôtel de Saint-georges où Guillaume Bolduc travaillai­t depuis environ 10 ans.

Le patron est difficilem­ent consolable, tout comme plusieurs de ses employés. Le jour même de sa mort, Bolduc avait complété son quart de travail sans rien laisser paraître de suspect, affirme M. Fortin. « Il me parlait de ses vacances qui débutaient la semaine prochaine. Il avait hâte, il me disait qu’il irait camper », relate-t-il, en parlant d’un homme agréable qui ne montrait aucun signe d’agressivit­é.

Bolduc, qui vivait toujours dans la maison familiale de Saint-martin de Beauce, avait déjà fait face à la justice pour des délits mineurs par le passé. En 2014, il avait été reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies à deux reprises, en plus d’être arrêté pour possession de drogue.

Le BEI a confié à huit de ses enquêteurs la tâche de faire la lumière sur ce drame. Ils ont rencontré leurs premiers témoins, hier. À l’issue de ce travail, un rapport sera déposé au Directeur des poursuites criminelle­s et pénales qui décidera s’il y a lieu de porter des accusation­s contre les policiers impliqués.

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PHOTOS DOMINIQUE LELIÈVRE ET D’ARCHIVES, AGENCE QMI 1. Guillaume Bolduc travaillai­t depuis environ 10 ans au resto-bar du Grand Hôtel de Saint-georges. 2. L’incident a débuté près de la station-service Canadian Tire du boulevard Lacroix, où Bolduc est un client régulier. Il y aurait acheté des...

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