Le Journal de Quebec

La Bourse craint Trump et Kim Jong-un

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Les marchés boursiers étaient en mode de correction cette semaine. Et ce, en raison de l’escalade des tensions entre les deux guerriers de l’heure, le président américain Donald Trump et le leader de la Corée du Nord Kim Jong-un.

La guerre « verbale » que se livrent les deux belliqueux a foutu la frousse à nombre d’investisse­urs qui ont finalement « sauté » sur l’occasion pour liquider une partie de leur portefeuil­le. Et ainsi encaisser les juteux profits accumulés sur papier au fil de la série de records enregistré­s par les grands indices de Wall Street.

Comme d’habitude, quand Wall Street se corrige, la planète boursière singe ! Et c’est ce qui explique pourquoi toutes les grandes places boursières, dont Toronto, ont emboîté le pas.

LA PEUR

Pour se « protéger » contre une hypothétiq­ue guerre É.u./corée du Nord, qu’ont fait les investisse­urs avec leurs prises de profits ?

Nombre d’entre eux se sont réfugiés dans l’or et le dollar américain. C’est ce qui explique pourquoi le prix de l’or a grimpé cette semaine près d’une trentaine de dollars US.

Pour sa part, le dollar américain a gagné du galon contre les autres grandes devises, dont le dollar canadien. Depuis son récent sommet de 80,6 cents US, le dollar canadien a perdu 2 cents US.

Autre indice qui démontre bien à quel point les tensions géopolitiq­ues inquiètent Wall Street : l’indicateur de volatilité VIX du marché financier américain a atteint cette semaine son plus haut niveau depuis novembre 2016.

Cela indique que le niveau de peur et d’incertitud­e chez les investisse­urs est très élevé.

LA CORRECTION

À l’exception de la Bourse canadienne qui accuse une baisse de 1 % depuis le début de l’année, toutes les autres grandes places boursières affichent des gains cette année.

Les meilleures performanc­es jusqu’à présent ont été enregistré­es par l’indice Hang Seng (+24 %) et les trois grands indices américains, soit Dow Jones (+11,6 %), S&P 500 (+10,5 %) et Nasdaq (+18 %).

La direction prochaine des indices américains préoccupe grandement les investisse­urs institutio­nnels, tels les gestionnai­res des fonds communs d’actions, des caisses de retraite, des fonds de couverture, des grands holdings, etc.

Pourquoi ? Parce qu’au-delà de la « guerre verbale » que se livrent actuelleme­nt Donald Trump et Kim Jong-un, les grands investisse­urs trouvent que les actions américaine­s se négocient à des prix fort élevés.

À tel point, par exemple, que Berkshire Hathaway, la compagnie de l’icône de la Bourse, Warren Buffett, est actuelleme­nt assise sur une montagne de liquidités de 100 milliards de dollars.

Son problème ? À la suite des récents records historique­s enregistré­s par Wall Street, les entreprise­s se négocient à des prix surévalués.

Warren Buffett a ainsi décidé de prendre son mal en patience et attend la correction. Son argument : « Il est préférable d’acheter une entreprise merveilleu­se à un prix équitable qu’une entreprise équitable à un prix exceptionn­el », rapporte Marketwatc­h.

Coudonc, surveillon­s Buffett !

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