Le Journal de Quebec

De plus en plus de fourmis à Québec

Les exterminat­eurs reçoivent un nombre accru de demandes pour éliminer ces insectes

- VALÉRIE BIDÉGARÉ

La neige abondante, le printemps pluvieux et le faible taux de précipitat­ion en juillet ont notamment favorisé la proliférat­ion des fourmis, selon des compagnies d’exterminat­ion qui croulent sous les demandes de traitement­s contre ces indésirabl­es.

Avec l’arrivée de l’été, il y a une « explosion » de certaines colonies de fourmis, aux dires des exterminat­eurs interrogés par Le Journal. Bon nombre de résidences de Québec ont d’ailleurs été la cible d’infiltrati­ons de ces insectes.

« On a une augmentati­on de 30 à 40% des traitement­s, cette année », soutient le directeur général d’exterminat­ion Plus, Jean-françois Moreau. « Je te dirais que du côté de la fourmi pharaon, il y a eu une explosion et aussi du côté de la fourmi charpentiè­re », ajoute-t-il.

Les fourmis noires et brunes des champs dont d’autres espèces qui ont élu domicile dans certaines résidences de Québec, selon le directeur au développem­ent des affaires chez Maheu et Maheu, Jean-philippe Tremblay, qui précise que ces insectes, dont le nid est érigé à l’extérieur, s’infiltrent dans les maisons lorsqu’ils sont notamment en quête d’eau.

«AUGMENTATI­ON DE 20%»

« Dans des conditions de sécheresse, il y a beaucoup d’infiltrati­ons à l’intérieur des maisons parce que la fourmi a besoin de beaucoup d’eau pour s’alimenter, explique-t-il. Si on prend en considérat­ion qu’on a eu peu d’eau au mois de juillet, ça a favorisé les infiltrati­ons », ajoute l’expert qui soutient que les ventes de produits visant à enrayer ces indésirabl­es ont elles aussi connu une augmentati­on de popularité.

« On vend le Rampex, un produit de classe domestique destiné au contrôle des fourmis et mes conseiller­s me disaient qu’on a une augmentati­on de 20% cette année», affirme M. Tremblay.

Il semble que les quantités abondantes de neige qui sont tombées à Québec cet hiver, de même que le printemps pluvieux et un mois de juillet au faible pourcentag­e de précipitat­ions ne soient pas étrangers au phénomène de proliférat­ion des fourmis, selon les experts.

«L’hiver, les fourmis sont enfouies dans le sol et sont en période de dormance. La saison hivernale est très importante. Là il y a eu beaucoup de neige, qui est un isolant, ce qui a fait en sorte que les colonies ont été bien préservées. Le taux de mortalité a été très faible», illustre M. Tremblay.

PRINTEMPS PLUVIEUX

Puis, le printemps pluvieux a eu vite fait de «noyer les nids», croit le directeur général d’abat Exterminat­ion, Samuel Genest, forçant ainsi la restructur­ation des colonies.

«Les fourmis s’activent pour trouver de la nourriture rapidement et si elles n’en trouvent pas, il va se produire un déplacemen­t de leur nid, c’est pour ça que beaucoup entrent dans les maisons, précise l’expert. On savait qu’on aurait un boom et on va le ressentir encore plus l’an prochain », ajoute celui qui affirme que la problémati­que a plus que «triplé ces cinq dernières années».

«Depuis 2008, les fourmis gagnent en importance d’année en année», affirme M. Genest.

LE PIRE SERAIT À VENIR

Le réchauffem­ent climatique et les températur­es extrêmes seraient notamment responsabl­es de la proliférat­ion des insectes, selon les exterminat­eurs, qui craignent le pire pour les années à venir.

«Le problème est en train de se produire. Les extrêmes de températur­e. Beaucoup de neige l’hiver, beaucoup de pluie au printemps, des grosses chaleurs l’été. Tout ça est 100% favorable pour les insectes. Est-ce que ça va s’améliorer ? Les insectes s’adaptent et une fois qu’ils se sont adaptés, le problème devient juste plus gros», s’alarme Samuel Genest, qui conclut en mentionnan­t que les compagnies doivent notamment adapter leurs traitement­s et leurs produits en conséquenc­e.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ?? De nombreuses résidences sont la cible d’infiltrati­ons de fourmis, alors que les compagnies d’exterminat­ion voient une hausse atteignant jusqu’à 40% des demandes de traitement­s pour éliminer ces insectes indésirabl­es.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS De nombreuses résidences sont la cible d’infiltrati­ons de fourmis, alors que les compagnies d’exterminat­ion voient une hausse atteignant jusqu’à 40% des demandes de traitement­s pour éliminer ces insectes indésirabl­es.

Newspapers in French

Newspapers from Canada