Philippe Couillard fait la leçon à François Legault
SHERBROOKE | S’il fallait aller au bout de la logique de François Legault, il faudrait « construire un mur » à la frontière canado-américaine afin d’y refouler les demandeurs d’asile, croit le premier ministre Philippe Couillard.
Après avoir fait le point sur la situation via sa page Facebook, tard vendredi soir – une expérience qu’il entend répéter plus souvent –, M. Couillard s’en est pris directement au chef de la Coalition avenir Québec, alors que s’ouvrait hier le 35e Congrès-jeunes de sa formation politique dans l’arrondissement Lennoxville.
«Si on va au bout des a logique […] bien on va faire un mur! N’est-ce pas M. Legault? Puis on va le faire payer par Haïti, pourquoi pas ! À un moment donné, il faut rester calme. Il faut exercer son sens des responsabilités », a dit le premier ministre. Le chef libéral en veut notamment à M. Legault d’avoir comparé la frontière entre le Québec et les États-unis à une « passoire », ce qui « est faux », a-t-il souligné, puisque règle générale, le taux de refus des demandes d’asile est de 50 %.
Même s’il juge maintenant nécessaire, notamment pour le gouvernement fédéral, de rectifier le message envoyé à ceux qui franchissent illégalement la frontière, « personne ne peut empêcher qui que ce soit de traverser », a rappelé M. Couillard.
« PARLER DES ÉTRANGERS »
Le chef libéral accuse la Coalition avenir Québec et le PQ de « parler des étrangers » pour éviter d’avoir à discuter du bilan de son gouvernement, selon lui positif, en matière de finances publiques, d’économie et d’emploi. Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, s’est fait rassurant quant aux dépenses engendrées par l’arrivée massive de demandeurs d’asile à la frontière.
« Aux contribuables qui s’inquiètent, ces coûts ne risquent pas d’occasionner une charge que le Québec n’est pas en mesure d’assumer », a dit M. Moreau.