Des habitants de Guam craignent moins Pyongyang qu’un typhon
HAGATNA | (AFP) Des habitants de Guam, île américaine du Pacifique à proximité de laquelle la Corée du Nord projette de lancer des missiles, ont confié hier qu’ils préféreraient affronter le leader « fou » Kim Jong-un plutôt qu’un typhon.
« Pour être honnête, je suis plus inquiet des projectiles provoqués par des typhons quand nous avons des vents violents que des projectiles que Kim Jong-un menace de lancer sur Guam », a plaisanté Janice Furukawa, une mère de 58 ans, alors qu’elle préparait son kit d’urgence antityphon à son domicile de Piti, dans l’ouest de Guam.
Rolando Zepeda, un enseignant de 57 ans, est du même avis : « Kim Jong-un est aussi fou que les typhons, mais j’ai davantage peur des typhons, car ils représentent une réelle menace. »
En dépit des menaces de Pyongyang, la population semble rester calme et surtout préoccupée par l’arrivée de la saison des typhons, même si l’archevêque de l’île à majorité catholique, Michael Byrnes, a appelé les prêtres à prier pour la paix et a organisé un rassemblement en faveur de la paix pour dimanche dans la capitale Hagatna.
« VIVRE NORMALEMENT »
Le gouverneur de Guam Eddie Calvo, a lui-même tenté de calmer le jeu pour rassurer les 162 000 habitants de l’île, préférant mettre l’accent sur le début de la saison des typhons.
« On sait que les typhons peuvent frapper à tout moment, (...) cela signifie que les familles s’organisent pour faire face à toute éventualité », a-t-il affirmé. « Tout le monde doit continuer à vivre normalement. C’est le week-end. Sortez ! Amusez-vous ! »
SYSTÈME D’ALERTE
En cas d’attaque nord-coréenne, un système d’alerte est prévu, a rappelé le département américain de la Sécurité intérieure, qui a publié vendredi sur son site des mesures à suivre en cas d’attaque nucléaire.
L’armée nord-coréenne a fait état jeudi d’un projet consistant à lancer quatre missiles qui survoleraient le territoire japonais avant d’aller s’abattre en mer « à 30 ou 40 km de Guam ».
Mardi, Donald Trump avait affirmé que la Corée du Nord se heurterait « au feu et à la colère » des États-unis si jamais les menaces de Pyongyang continuaient. Et vendredi, il a estimé que ces paroles n’étaient « peut-être pas assez dures »