Le Journal de Quebec

Je n’y connais rien en vin, moi !

- Vin Philippe Lapeyrie

Même si le jus de raisin fermenté est de plus en plus présent sur nos tables et que les connaissan­ces des Québécois en la matière n’ont jamais été aussi élevées, encore beaucoup trop de consommate­urs de vin ne se font pas confiance.

Toutes les semaines, des gens m’écrivent en me demandant si telle ou telle bouteille est bonne et, le plus intrigant dans tout ça, c’est que, souvent, ils ont bu cette bouteille la veille... Vous l’avez bue hier, c’est donc à vous de me dire si elle est était bonne ou pas, non?

Je n’ai aucune connaissan­ce dans les viandes, mais si vous me servez un steak, je serai apte à vous dire s’il me plaît ou pas. Il faut faire confiance à son pif, se laisser guider par ses papilles... Le meilleur juge, quand on mange ou qu’on boit quelque chose, c’est son nez et sa bouche!

À VOS CALEPINS

Donc, on goûte un vin, on se ferme les yeux, on prend le temps de le goûter, de l’analyser et on se demande dans sa tête « est-ce mon genre de produit, est-ce que ça me plaît ou non? » C’est tout. On aura beau vous dire que c’est une fiole ravissante, un rapport qualité-prix-plaisir à couper le souffle, un assemblage d’un grand terroir et d’un millésime spectacula­ire, bla-bla-bla... C’est à vous de juger.

Utilisez un petit calepin pour prendre des notes sur les crus que vous avez aimés, mais également sur ceux qui vous ont fait faire la grimace. Vous en apprendrez davantage sur vos goûts et vous pourrez guider votre conseiller en succursale pour qu’il trouve par la suite « chaussure à votre nez ». Vous pourriez les noter sur une échelle de 1 à 10 et inscrire 3 ou 4 mots par vin au meilleur de vos connaissan­ces.

METTEZ VOTRE NEZ PARTOUT

Un peu d’entraîneme­nt pour vous donner encore plus de confiance et vous mettre des mots « dans la bouche » pour mieux décrire le contenu d’un flacon ? Sentez, humez, reniflez, flairez et mettez votre nez partout, les amis! Ce sera incontesta­blement la meilleure façon d’emmagasine­r des mémoires olfactives et, ensuite, vous pourrez associer ces arômes à celles des vins que vous dégustez.

Comment voulez-vous dire qu’un produit sent le muguet, le clou de girofle ou la craie à tableau si vous n’avez jamais pris le temps de sentir un bouquet de muguet, une poignée de clou de girofle ou une boîte de craies à tableau?

La mémoire est peut-être une faculté qui oublie, mais la mémoire olfactive et gustative peut être assez épatante. La preuve est qu’on dit parfois que ça sent ou que ça goutte tel ou tel parfum ou telles saveurs de notre enfance. La sauce à spag que grand-maman mijotait il y a 20 ou 30 ans, ou l’odeur du chalet qu’on ouvrait au printemps à l’époque en famille, ça ne s’oublie jamais !

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