Keith Urban toujours aussi généreux
Robby Johnson a fait la fête sur scène avec le chanteur
Deux ans après un premier contact mémorable avec les Québécois sur les plaines d’abraham, Keith Urban a récidivé avec une autre opération charme hier, sous le toit du Centre Vidéotron. Un concert à la recette éprouvée, sans mise en scène particulière, laissant toute la place aux prouesses du guitariste chevronné... et à de nombreux actes de générosité pour faire fondre les coeurs.
Ils étaient quelque 7000 personnes au Centre Vidéotron à l’acclamer. Une guitare laissée à une jeune fan, un long bain de foule jusqu’en haut des gradins, des spectatrices invitées sur scène pour lui apprendre des mots en français, un coeur lumineux confectionné par une Océane émotive, gardé sur scène pendant tout le concert : le chanteur ne manquait pas de tours dans son sac pour charmer le public.
Il réservait d’autres attentions aux Québécois, prenant la peine de saluer JeanMarc Vallée, qui a dirigé sa femme Nicole Kidman dans la série Big Littles Lies, un gars « cool et incroyablement talentueux ».
Et quoi de plus généreux que d’inviter une star locale, Robby Johnson, à interpréter You Gonna Fly avec lui. Les deux comparses s’amusaient comme des gamins. Peut-être était-ce dû à la frénésie, mais, dans un éclat de rire, Robby Johnson a eu un léger trou de mémoire. Le public, qui lui réservait un accueil du tonnerre, était conquis et en a fait fi.
UNE LEÇON DE MUSIQUE
Le Ripcord tour de Keith Urban a une mise en scène relativement simple pour une star de cette envergure. Ici, c’est le talent de la star, passée maître dans l’art de brouiller les limites du country, qui est spectaculaire.
Urban, qui joue de la guitare presque de façon surhumaine, a fait vibrer nos tympans avec plusieurs solos. Qu’il soit électrique ou acoustique, qu’il ait quatre, cinq ou six cordes, l’instrument qu’il manie n’a plus de secret pour le musicien de 49 ans. Il s’abandonne à sa guitare, sa basse et son ganjo (un banjo six cordes) pendant plus de 90 minutes, pour finir la soirée trempé de sueur, et sûrement aussi les doigts un peu enflés.
Côté chansons, Keith Urban avait fait de beaux choix parmi tous les succès de son imposant répertoire. Il avait réservé une place aux pièces les plus pop de son dernier disque, comme Wasted Time et Gone Tomorrow, mais on se demande pourquoi il avait mis de côté Sun Don't Let Me Down, qu’on imaginait efficace en concert.
Les énergiques Long Hot Summer et Somewhere In My Car de l’album Fuse ont eu leur effet, tandis que la magie a opéré pendant Break On Me et son dernier extrait, Blue Ain't Your Color, une chanson qui lui a procuré son 22e numéro un en carrière. John Cougar, John Deere, John 3:16 n’a toutefois pas eu le mordant espéré, mais sinon, musicalement, le spectacle était irréprochable.
Au rappel, il a rendu hommage à la légende Glen Campbell, décédé la semaine dernière, avant Raise 'Em Up et quelques notes de U2. Le rappel était terminé, les gens quittaient, et le chanteur était encore sur scène à serrer des mains. Décidément, l’opération charme était une réussite.
JAMES BARKER BAND
Chemise carrelée et casquette sur la tête, l’ontarien James Barker et ses quatre acolytes ont ouvert la soirée avec leur new country lisse, facile, formaté. À défaut de mettre de l’ambiance avec ses propres pièces, il a fallu quelques « olé olé » et une reprise d’eminem et de Stevie Wonder, des choix discutables insérés entre deux chansons country, pour que la foule brandisse les bras dans les airs.
Propulsé trop rapidement dans les amphithéâtres, le James Barker Band est certes constitué d’excellents musiciens, mais le groupe cherche encore clairement son identité.