Le Journal de Quebec

La province de Québec a le plus à perdre

- GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA | Le Québec est la province canadienne qui a le plus à perdre d’un échec des négociatio­ns pour renouveler le traité de libre-échange avec les États-unis, croit un expert.

« Si les Américains sont incapables de s’entendre avec le Canada, c’est le Québec qui va avoir le plus gros prix à payer », estime le professeur titulaire à l’école nationale d’administra­tion publique, Stéphane Paquin.

Après l’alberta, c’est le Québec qui engrange le plus gros profit dans ses échanges commerciau­x avec les États-unis. Mais M. Paquin note que les exportatio­ns de la province de l’ouest sont gonflées par le pétrole.

L’an dernier, la Belle Province a exporté quelque 57 milliards en marchandis­es au sud de la frontière.

Quant aux importatio­ns américaine­s au Québec, elles se sont chiffrées à près de 24 milliards, pour un solde positif de 33 milliards.

SURPLUS IMPORTANT

Ce surplus est particuliè­rement important compte tenu du fait que le Québec est déficitair­e avec la vaste majorité de ses autres partenaire­s commerciau­x, dont la Chine.

« S’il y avait une seule relation commercial­e à conserver, c’est celle avec les ÉtatsUnis », croit l’économiste. Les économies qui fonctionne­nt bien tendent à avoir des surplus commerciau­x », ajoute-t-il, citant les exemples de la Suède et de l’allemagne.

Dans ce contexte, le Québec et l’alberta risquent bien de faire les frais des négociatio­ns avec l’administra­tion Trump pour renégocier L’ALÉNA, croit le professeur.

« Vers la fin des négociatio­ns, la pression va être très forte sur ces deux provinces pour qu’elles fassent d’importante­s concession­s. Quand vous êtes celui qui a le plus à perdre, comme le Québec, vous êtes nécessaire­ment plus enclin à faire les plus gros compromis », précise-t-il.

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