Le Journal de Quebec

La vie, c’est long

- DAVID DESCÔTEAUX david.descoteaux@quebecorme­dia.com

Soyez honnêtes : est-ce que vous épargnez assez en ce moment pour vous garantir une belle retraite d’ici quelques années ? Pour les chanceux qui répondent oui, j’ai une mauvaise nouvelle : il faudra peutêtre en mettre un peu plus de côté que prévu.

En mai dernier, une étude présentée par le Forum économique mondial soulignait une donnée spectacula­ire : la moitié des enfants nés au Canada en 2007 peuvent s’attendre à vivre jusqu’à l’âge de 104 ans. Imaginez les implicatio­ns financière­s !

On dit qu’une personne qui a une bonne tolérance au risque devrait épargner au minimum 10 % de son revenu brut pour se construire une retraite intéressan­te. Cela afin de remplacer entre 50 % et 70 % de son salaire lorsqu’elle travaillai­t. Ceux qui appliquent ce principe, et surtout, ceux qui ont commencé à le faire tôt, sont probableme­nt en bonne posture financière. En effet, le fait d’attendre 10 ans avant de commencer à épargner peut faire en sorte que votre retraite coûte deux fois plus cher.

PAS ASSEZ D’ÉPARGNE

Le problème, c’est qu’entre le quart et le tiers des ménages québécois n’épargnerai­ent pas suffisamme­nt pour assurer leur sécurité financière à la retraite, selon le Rapport du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois publié en 2013. Rien n’indique que la situation se soit grandement améliorée depuis.

L’an dernier, Le Journal rapportait que près d’un Québécois sur quatre a cotisé à un REER selon les données les plus récentes (de 2013) de Statistiqu­e Canada. C’est 1,5 million de personnes qui ont cotisé à un REER au Québec en 2013, soit une augmentati­on de 5,3 % par rapport à 2012. La cotisation médiane des Québécois était de 2650 $, alors qu’elle était de 3000 $ au Canada.

UN TROU DE 400 000 G$

Le fait que nous vivons de plus en plus vieux, même si c’est une bonne perspectiv­e, vient compliquer les choses, autant pour les individus que pour les gouverneme­nts. L’étude du Forum économique mondial soulignait que l’allongemen­t de l’espérance de vie, combiné à un faible rendement des investisse­ments à long terme, creuserait un trou de plus de 400 000 milliards (en dollars américains) dans l’épargne-retraite au niveau mondial d’ici 2050. C’est ce qui manquera pour qu’un individu reçoive un revenu de retraite équivalent à 70 % de son salaire annuel de travailleu­r, en tenant compte des régimes publics, de ceux en milieux de travail et de l’épargne individuel­le.

Si nous vivons plus vieux, j’imagine que plusieurs d’entre nous seront également capables de travailler plus longtemps et donc d’épargner davantage. Mais j’ai de la difficulté à imaginer un bûcheron ou un pompier rentrer au travail à 90 ans...

Alors à vos épargnes, tout le monde ! Parce que la vie, c’est plus long qu’on le pense.

Le fait que nous vivons de plus en plus vieux, même si c’est une bonne perspectiv­e, vient compliquer les choses autant pour les individus que pour les gouverneme­nts.

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