Le Journal de Quebec

La Silicon Valley en guerre avec la droite radicale

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WASHINGTON | (AFP) Les grands noms de la Silicon Valley se retrouvent mêlés à une guerre avec la droite radicale ( alt-right) américaine sur la liberté d’expression et le « politiquem­ent correct », qui symbolise les divisions de la vie politique et sociale aux États-unis.

Le récent limogeage d’un ingénieur de Google qui s’attaquait aux efforts de son entreprise pour promouvoir la diversité hommes/ femmes en son sein, et qui a été défendu par des sites de la droite radicale comme Breitbart, n’en est que le dernier exemple.

Facebook a aussi été accusé de ne pas laisser s’exprimer des personnali­tés considérée­s comme conservatr­ices et de biaiser le flux d’actualités qu’il offre à ses utilisateu­rs.

DES COMPTES SUSPENDUS

Twitter a suspendu les comptes d’activistes de la droite radicale et de l’extrême droite en les accusant de ne pas respecter les règles sur les contenus attisant la haine raciale. Paypal a refusé de transférer de l’argent à des groupes de militants antimigran­ts européens en affirmant qu’il ne voulait pas apporter son soutien à des activités soutenant la « haine » et la « violence ».

Airbnb a de son côté annulé les comptes de militants d’organisati­ons racistes et d’extrême droite qui défendaien­t la discrimina­tion en violation des règles établies par le site d’hébergemen­t chez des particulie­rs.

RÉPONSE DES ACTIVISTES

En réponse, les activistes dénoncent ces mesures et ont commencé à développer des réseaux sociaux alternatif­s et des moyens parallèles de transférer de l’argent.

Dans la Silicon Valley, « vous avez un bon nombre de gens qui sont surtout intéressés par la technologi­e et qui aimeraient rester apolitique­s », souligne Bob O’donnell, consultant pour Technalysi­s Research. « Ils se retrouvent mêlés à ces débats et dans une situation difficile ».

Il reconnaît néanmoins que, du fait de leur emplacemen­t dans le nord de la Californie, les entreprise­s de la Silicon Valley baignent dans un environnem­ent démocrate qui déteint sur elles.

Alan Rosenblatt, stratège en communicat­ion numérique pour des organisati­ons de gauche, estime que les activistes de la droite radicale sont frustrés de ne pas avoir su exploiter les réseaux sociaux autant qu’ils le souhaitaie­nt.

« Cela remonte au débat sur les fake news qui a commencé pendant la campagne présidenti­elle américaine en 2016 », juge-t-il, et aux efforts des réseaux sociaux pour lutter contre des rumeurs.

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