Le Journal de Quebec

Récolte de framboises exceptionn­elle

Le mauvais temps a permis aux producteur­s de recueillir des fruits de qualité qui sont plus gros et savoureux

- MARIE-ÈVE DUMONT

Le début d’été maussade et plus frais a déplu à bien des vacanciers, mais a fait le bonheur des producteur­s de framboises qui connaissen­t une récolte exceptionn­elle.

« On a du volume, de la qualité, du goût, le fruit est gros, c’est vraiment une saison exceptionn­elle », se réjouit Louis Bélisle, producteur de framboises et de fraises à Saint-eustache.

« Des récoltes aussi superbes, on n’en a que tous les 7 ou 8 ans, c’est quand même assez rare », ajoute David Lemire, président de l’associatio­n des producteur­s de fraises et de framboises.

Contrairem­ent à d’autres cultures, comme le maïs qui a grandement souffert de la pluie et du froid, le mauvais temps a été bénéfique pour la croissance des framboises qui n’ont pas subi de stress par manque d’eau.

FRUITS GORGÉS D’EAU

La grande quantité de neige reçue cet hiver qui est restée au sol longtemps a aussi permis de protéger les plants contre le froid.

« Le plant a été gorgé d’eau pendant sa croissance, il n’a pas poussé trop vite parce qu’il n’y a pas eu de canicule. S’il fait trop chaud, les fruits sont plus petits parce qu’ils mûrissent un peu trop vite », explique M. Lemire.

De plus, le beau temps est revenu au moment où la récolte commençait, ce qui a assuré une récolte sans pertes causées par les maladies amenées par la pluie ou les dommages causés par le vent.

Les agriculteu­rs travaillen­t également depuis quelques années à développer des variétés et des techniques pour améliorer le rendement des récoltes et la conservati­on de ce petit fruit.

M. Bélisle s’affaire depuis sept ans à développer une nouvelle sorte de framboises, plus grosses et plus savoureuse­s.

« Je pense que c’est l’avenir ; partout où je l’ai envoyée dans les épiceries, ils m’ont dit qu’ils en voulaient encore l’an prochain », sourit l’agriculteu­r.

Guy Pouliot de la Ferme Onésime Pouliot à l’île-d’orléans a quant à lui développé une production de framboises sous grand tunnel. Les plants de framboises poussent dans des pots qui sont placés dans un abri de champs, qui est en quelque sorte une serre trois saisons.

CONCURRENC­ER L’AMÉRICAINE

Les framboises sont ainsi à l’abri des intempérie­s, à la chaleur et la quantité d’eau qui leur est donnée est bien gérée.

« On peut les installer sur des parcelles de terre qui ne sont pas utilisable­s parce que trop rocailleus­es, par exemple. Cette technique nous permet aussi d’avoir des framboises d’été jusqu’à la mi-septembre », souligne M. Pouliot.

Avec ces innovation­s, les producteur­s québécois espèrent plaire aux chaînes d’épicerie qui recherchen­t un fruit qui se conserve plus longtemps afin de résister au temps passé dans les entrepôts avant de se retrouver en magasin. Ces dernières ont d’ailleurs offert de nombreuses promotions sur les framboises du Québec cette année.

Les producteur­s souhaitent ainsi concurrenc­er la framboise américaine qui se trouve souvent à bon prix durant l’été.

La framboise d’été devrait se retrouver sur les tablettes encore quelques jours tandis que la variété d’automne commence à faire son entrée, elle qui devrait aussi être de grande qualité.

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Le producteur Louis Bélisle se réjouit de la qualité des framboises québécoise­s qui sont offertes cette année. PHOTOS MARIE-ÈVE DUMONT

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