Le Journal de Quebec

Mcdonald’s ne craint pas le 15 $/h

Le chef du groupe au Canada ne dit pas si la hausse se répercuter­ait sur les clients

- FRANCIS HALIN

L’américain John Betts, président et chef de la direction de Mcdonald’s Canada, ne craint pas qu’une hausse du salaire minimum fasse mal aux activités de la multinatio­nale au Québec, a-t-il dit au Journal dans un entretien accordé à l’occasion du 50e anniversai­re de la compagnie au pays.

« Je pense que les petites entreprise­s ressentiro­nt plus de pression que nous. Ça pourrait avoir de sérieux impacts pour elles », a déclaré le numéro 1 de Mcdonald’s, où est né le mouvement américain pour le salaire minimum à 15 $ l’heure.

GROSSE BATAILLE

C’est à New York que la bataille pour ce salaire minimum a commencé, il y a cinq ans. Aujourd’hui, le mouvement The Fight for $15, présent dans 300 villes, déplore toujours que trop d’employés de Mcdonald’s aient du mal à joindre les deux bouts alors que son PDG, Steve Easterbroo­k, gagne, lui, plus de 19 millions $ par année.

M. Betts, patron canadien de la compagnie, n’a pas précisé si la facture d’une éventuelle hausse du salaire minimum pourrait être refilée aux consommate­urs.

« De toute façon, nous payons déjà plus de 70 % de nos employés plus que le salaire minimum », a-t-il déclaré.

Ce n’est toutefois pas ce qu’ont indiqué au Journal plusieurs gérants de Mcdonald’s, qui ont plutôt dit que la majorité de leurs employés touchaient bel et bien le salaire minimum de 11,25 $ l’heure avec possibilit­é d’une augmentati­on de 0,50 $ après un certain temps, selon l’expérience.

Rappelons que la question des salaires chez Mcdonald’s a aussi attiré l’attention, il y a trois ans, quand des employés d’un restaurant de Victoria (Colombie-britanniqu­e) avaient affirmé être mis à l’écart au profit d’employés étrangers mieux payés qu’eux en vertu du Programme des travailleu­rs étrangers temporaire­s d’ottawa.

LA MCFAMILLE

Mcdonald’s a attiré l’attention en décembre quand elle a déménagé son siège social du Luxembourg au Royaume-uni au moment où la Commission européenne s’apprêtait à lutter contre l’évasion fiscale, une nouvelle que n’a pas pu commenter M. Betts. « Je me concentre sur les activités canadienne­s », a-t-il insisté.

John Betts a rappelé la passion qui l’anime depuis des décennies. « On appelle ça la Mcfamille. Des centaines de milliers de personnes travaillen­t ensemble : collègues, fournisseu­rs, amis, les relations sont très bonnes », a-t-il conclu, lui qui dit manger cinq fois par semaine au Mcdonald’s.

EXCLUSIF

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PHOTO COURTOISIE, MCDONALD’S CANADA John Betts, président et chef de la direction de Mcdonald’s du Canada, affirme sa passion pour le groupe de restaurati­on rapide et dit y manger encore cinq fois par semaine.

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