Le bon côté de Trump
J’avoue que j’ai dû chercher longtemps, mais je crois que j’ai finalement trouvé.
Quand Trump a été élu, j’avais prédit que sa présidence serait un désastre.
J’aurais voulu secouer tous ses partisans et leur crier : « Mais qu’avez-vous fait ? »
Aujourd’hui, je me raisonne et je cherche au moins un bon côté à sa présidence, hormis celui de donner un matériel inépuisable aux humoristes.
DÉSASTRE
On concédera qu’il n’est pas facile de trouver un aspect positif à une présidence qui se dessine comme la pire de l’histoire moderne des États-unis.
Bien qu’il soit le numéro un du parti qui contrôle toutes les branches du système politique américain, on attend encore que Trump fasse adopter une pièce législative majeure.
Lui et sa famille font penser à une lamentable téléréalité.
Sur le plan international, les États-unis font rire d’eux et sont isolés comme jamais.
Face au nain nord-coréen, Trump agit comme un matamore de taverne qui sentirait sa virilité insultée.
Chez nous, les gens qui le soutenaient ne sortent maintenant de leur silence que pour reprocher aux médias de trop parler de lui au détriment de nos affaires locales.
Le problème est que la mise en cause, par Trump, de nos traités commerciaux avec les États-unis nous affecte directement.
Le problème est que le durcissement des autorités américaines à l’égard de certains ressortissants étrangers sur leur territoire provoque cet afflux de prétendus « réfugiés » chez nous.
Il y a pourtant, disais-je, un aspect positif dans tout cela.
Les gens qui ont voté pour Trump disaient vouloir du « changement ».
Il est vrai qu’avec Hillary Clinton on aurait eu une continuation des années Obama, qui ne furent pourtant pas un désastre.
On voit aujourd’hui que le « changement » n’est pas toujours positif. On peut changer pour mieux… ou pour pire.
Plus précisément, beaucoup de gens qui l’ont appuyé pensaient qu’un homme d’affaires, quelqu’un qui n’avait jamais été « sali » par la politique (ouache !) ferait du bien.
Lui, il ferait plus que placoter. Lui, il ne s’enfargerait pas dans les fleurs du tapis. Lui, il connaît ça, les « vraies affaires »…
RESPECT
Trump offre aujourd’hui la plus belle démonstration possible que les qualités requises pour réussir en affaires ne se transfèrent pas aisément dans l’arène politique. C’est un autre sport. Un bon joueur de volleyball fera-t-il nécessairement un bon joueur de basketball ? Non.
Dans cette classe politique continuellement conspuée, ici comme ailleurs, il y a de tout : des gens admirables, des gens méprisables et, surtout, des tas de gens ordinaires, comme vous et moi, qui font de leur mieux.
C’est juste qu’ils affrontent des problèmes réellement complexes, vivent des contraintes considérables, doivent gérer des attentes irréalistes, multiples et contradictoires.
La prochaine fois qu’un démagogue fera croire qu’il a des solutions simples pour tout et qu’il suffit de coups de pied au cul pour faire avancer les choses, souvenez-vous de Trump et pensez-y à deux fois.
Les gens qui ont voté pour Trump disaient vouloir du « changement ». Ouais…