Le Journal de Quebec

Un pas de plus pour lutter contre l’analphabét­isme

- DAPHNÉE DION-VIENS

Québec veut permettre aux cégeps d’étendre les cours de mise à niveau en français à davantage d’étudiants.

Ceux qui s’inscrivent à une attestatio­n d’études collégiale­s (AEC) pourraient dorénavant être obligés de suivre un cours de mise à niveau en français, comme c’est déjà le cas pour les étudiants faibles en français inscrits dans un programme technique ou préunivers­itaire, dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années.

Les attestatio­ns d’études collégiale­s sont des programmes de courte durée s’adressant surtout à des adultes qui effectuent un retour aux études ou qui veulent se perfection­ner tout en étant sur le marché du travail.

Cette nouvelle mesure est comprise dans la mise à jour du Règlement sur le régime d’études collégiale­s, pilotée par le ministère de l’enseigneme­nt supérieur. Ce projet de règlement est présenteme­nt soumis à la consultati­on. La Fédération des cégeps, qui en avait fait la demande, est satisfaite de cette modificati­on. Son président-directeur général, Bernard Tremblay, rappelle qu’il est important de mettre à jour les compétence­s en littératie tout au long de la vie.

« Des travailleu­rs qui sortent avec un diplôme et arrivent sur le marché du travail peuvent perdre cette capacité de compréhens­ion » de textes s’ils ont peu d’intérêt pour la lecture au quotidien ou aucune occasion de formation continue par la suite, explique M. Tremblay.

Au Québec, 53 % des adultes sont des analphabèt­es fonctionne­ls, selon une étude datant de 2013. Ces derniers ont appris à lire et à écrire, mais ils ont de la difficulté à comprendre des textes plus longs ou plus complexes, rappelle M. Tremblay.

AUTRES MODIFICATI­ONS À VENIR

La mise à jour du Règlement sur le régime d’études collégiale­s comprend aussi d’autres légères modificati­ons, mais pas assez au goût de la Fédération des cégeps, qui réclamait une réforme plus importante. « On est très déçu de voir qu’il n’y a absolument rien de substantie­l pour le diplôme d’études collégiale­s (DEC) », lance M. Tremblay.

Les collèges auraient aimé obtenir davantage d’autonomie afin de pouvoir notamment mettre à jour plus rapidement le contenu des programmes techniques, explique M. Tremblay.

Au cabinet de la ministre de l’enseigneme­nt supérieur, Hélène David, on rappelle que ces modificati­ons ont été accueillie­s favorablem­ent par d’autres acteurs comme les syndicats d’enseignant­s et le Conseil supérieur de l’éducation.

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BERNARD TREMBLAY Fédération des cégeps

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