Le Journal de Quebec

Français : les hésitation­s dangereuse­s de Couillard

- ANTOINE ROBITAILLE antoine.robitaille@quebecorme­dia.com

L’idée de certains libéraux d’ouvrir l’école anglophone subvention­née à tous ne mourra pas, même si une résolution en ce sens a été battue par une majorité de militants en fin de semaine au congrès de la Commission-jeunesse du Parti libéral.

Aucune question n’est jamais définitive­ment fermée, en démocratie. Avec l’accentuati­on de la mondialisa­tion culturelle, l’idée d’ouvrir une brèche dans la loi 101 — voire de l’éventrer — risque de revenir à l’avant-plan assez vite.

D’autant plus que Philippe Couillard a paru, dans un premier temps, ouvert à l’idée. Il aurait dû fermer la porte tout de suite, comme il l’a fait dimanche (mollement). Mais on sait qu’en ces matières, ses réflexes ne sont pas très aiguisés.

Philippe Couillard a paru, dans un premier temps, ouvert à l’ idée de creuser une brèche dans la loi 101. Il aurait dû fermer la porte tout de suite, comme il l’a fait dimanche( molle ment ).

PAS ETHNIQUE

Le choix fait par le gouverneme­nt Lévesque, en 1977, de réserver le réseau anglophone public aux enfants de parents qui l’ont eux-mêmes fréquenté fut un des gestes les plus déterminan­ts de l’histoire moderne du Québec.

Ceux qui s’y sont opposés et qui s’y opposent toujours l’ont souvent présenté — qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage — comme une opération de fermeture ethnique.

Rien n’est plus faux. Cette dispositio­n de la loi 101 a permis aux enfants d’immigrants d’être instruits en français. La vraie connaissan­ce du français dans la société québécoise a donc progressé au-delà des cercles québécois et « canadiens-français ». Cela a favorisé un pluralisme indéniable de la société québécoise et a donc favorisé la diversité linguistiq­ue et culturelle sur notre continent et dans le monde.

La loi 101 de Camille Laurin aura rendu concrète la décision du gouverneme­nt libéral précédent, en 1974, de faire du français la seule langue officielle du Québec.

FAUSSE SÉCURITÉ

Ces progrès font dire à certains que le français est fort ; que l’on a acquis l’« équilibre parfait » ; que l’on peut désormais, en matière d’éducation, revenir à ce qu’on appelle de manière spécieuse le « libre choix ». (Comme si l’état québécois avait le devoir d’offrir à tout un chacun un réseau scolaire dans la langue de son « choix », autre que celui qu’il finance dans la langue nationale.) Une immersion anglaise constante Le combat pour le français ne sera jamais terminé au Québec et en Amérique du Nord. Encore plus à une époque où l’internet (médias sociaux, Netflix, Spotify, etc.) a transformé le monde en classe d’immersion anglaise constante.

Nul besoin, donc, de subvention­ner avec « nos impôts et nos taxes » l’anglicisat­ion des francophon­es et des immigrants avec le réseau anglophone.

Déjà, dans le réseau français public, on enseigne les bases de l’anglais dès la première année. Pour ceux qui veulent devenir pleinement bilingues, il y a aujourd’hui un nombre quasi infini de manières d’y arriver.

C’est le français qu’il faut aider. Mais cela ne semble pas être un objectif très fréquent chez les libéraux et au gouverneme­nt Couillard.

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