Le Journal de Quebec

Deux des victimes du Burkina Faso avaient vécu à Montréal

- CAMILLE GARNIER

L’une des deux victimes canadienne­s de l’attentat meurtrier de dimanche soir à Ouagadougo­u vivait à Montréal depuis six ans et la seconde y avait développé des projets communauta­ires.

La première victime canadienne, Billel Diffalah, un homme de 41 ans était employé au Centre d’étude et de coopératio­n internatio­nale à Montréal (CECI). Ce vétérinair­e d’origine algérienne arrivé au Québec en 2011 conseillai­t les profession­nels de la volaille pour s’assurer que les animaux soient traités le mieux possible.

Billel Difallah s’était rendu au Burkina Faso pour un contrat d’un an qui prenait fin en novembre prochain. Il travaillai­t sur place auprès des volaillers locaux.

C’est le CECI qui a annoncé via un communiqué que M. Diffallah faisait partie des victimes de l’attentat.

« Toutes nos sympathies vont à sa famille, ses amis et ses collègues sur le terrain qui sont très très affectés, déclarait hier France-isabelle Langlois, directrice communicat­ion et développem­ent du CECI. On espère qu’on va pouvoir continuer à faire de la coopératio­n et du développem­ent au Burkina. […] Pour l’instant ce n’est pas remis en question mais ce sont des questions qui vont devoir être posées. »

TRAVAIL HUMANITAIR­E

« Les gens sur place étaient ravis de son travail, tout le monde est très attristé », affirmait pour sa part Odette Mccarthy, directrice du programme de coopératio­n volontaire Uniterra qui avait travaillé avec M. Diffalah à Ouagadougo­u.

La seconde victime canadienne de l’attentat, Tammy Chen était une citoyenne de l’ontario selon Affaires mondiales Canada.

D’après plusieurs proches, la mère de Mme Chen vivait à Montréal, mais le doute subsistait hier soir quand à savoir si Tammy Chen était née en Ontario ou au Québec.

En revanche Mme Chen a vécu à Montréal lors de séjours plus ou moins long à plusieurs reprises.

« Elle avait créé une associatio­n pour venir en aide aux femmes burkinabai­ses et travaillai­t régulièrem­ent avec notre école, témoigne Maria Tsakris, enseignant­e à l’école Laval Junior. C’était une personne douce et extrêmemen­t généreuse. »

ENCEINTE

Installée à Ouagadougo­u avec son conjoint depuis plus d’un an, Tammy Chen venait tout juste de se marier et était enceinte de six mois. Son mari Mehsen Fenaiche a lui aussi été tué dans l’attaque.

« C’est terrible, ils vivaient les plus beaux moments de leur vie, raconte Cathy Lorenzo, une amie très proche du couple. Je les ai eu au téléphone dimanche : ils venaient de rentrer de vacances, ils étaient heureux, c’est dur de savoir qu’ils sont morts peu après. »

Mme Lorenzo explique que le couple allait souper chaque dimanche au restaurant Aziz Istanbul où a eu lieu l’attaque.

Comme son mari Tammy Chen était musulmane puisqu’elle s’était convertie peu avant son mariage.

« C’est Al-qaïda qui les a tué, pense Aref Fenaiche, le jeune frère du mari de Tammy Chen. Mais l’islam, c’est la paix. Ceux qui tuent des innocents comme ça ne sont pas des musulmans. »

 ?? PHOTOS TIRÉES DE FACEBOOK ?? Tammy Chen et son mari Mehsen Fenaiche (ci-dessus), tous deux décédés dans l’attaque d’ouagadougo­u dimanche avaient célébré leur mariage le mois dernier et attendaien­t leur premier enfant. Billel Diffalah (en mortaise), un Montréalai­s lui aussi victime...
PHOTOS TIRÉES DE FACEBOOK Tammy Chen et son mari Mehsen Fenaiche (ci-dessus), tous deux décédés dans l’attaque d’ouagadougo­u dimanche avaient célébré leur mariage le mois dernier et attendaien­t leur premier enfant. Billel Diffalah (en mortaise), un Montréalai­s lui aussi victime...

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