Le Journal de Quebec

Il a menacé de tuer son ex et pourrait écoper de 3 ans

L’homme avait en sa possession un sabre japonais et des étoiles chinoises au moment de son arrestatio­n

- CLAUDIA BERTHIAUME

La Couronne réclame trois ans de pénitencie­r pour un homme qui a menacé de tuer son ex-conjointe et qui s’est rendu au bar qu’elle fréquentai­t armé d’un sabre japonais.

« Il ne faut pas prendre ça à la légère. Ce qu’on cherche à éviter à tout prix, c’est que monsieur récidive. [Cette fois] c’est l’interventi­on policière qui a empêché monsieur d’accomplir ses actes », a insisté Me Oliver Bérard-riccardell­i, de la Couronne.

Marc Laroche n’a pas été accusé de tentative de meurtre, mais il en était « à un cheveu », a souligné hier le procureur au palais de justice de Laval.

Le 9 avril, l’homme de 56 ans s’est présenté dans le stationnem­ent du bar Le Skratch de Laval armé d’un katana et d’étoiles chinoises, notamment. Son ex-conjointe, dont nous tairons l’identité, était au bar de billard avec des amis.

Après quelques ruptures temporaire­s, le couple avait rompu de façon définitive en novembre 2016. Marc Laroche acceptait très mal la séparation. Il appelait la femme de 51 ans, lui envoyait des textos et se présentait aux endroits où elle se trouvait, dans le but de renouer avec elle.

LETTRE

Le jour de son arrestatio­n, Laroche avait sur lui une lettre de six pages expliquant qu’il souhaitait tuer son ex, a relaté la Couronne hier. Il avait même pris soin d’appeler sa fille pour lui dire qu’il irait en prison pour longtemps.

Inquiète, celle-ci a contacté les policiers, qui se sont immédiatem­ent mis à la recherche de Laroche. Après une courte poursuite de quelques kilomètres en voiture, des agents de la police de Laval ont mis la main au collet du quinquagén­aire et l’ont neutralisé avec un pistolet à impulsion électrique.

LONGUE LISTE

Déjà accusé de harcèlemen­t criminel à l’endroit de son ex-conjointe, de menaces de mort, d’entrave à la justice et de non-respect de conditions, Laroche n’avait pourtant pas le droit de s’approcher de la dame.

Détenu depuis ce jour, Laroche a vu des accusation­s de menaces de mort, de port d’arme dans un dessein dangereux et de conduite dangereuse s’ajouter à son dossier. Il a plaidé coupable à la majorité des chefs en mai.

Hier, dans le cadre des observatio­ns sur la peine, l’accusé a témoigné devant la juge Lise Gaboury. Marc Laroche a indiqué être en dépression sévère depuis plusieurs mois et avoir « été vraiment stupide » le jour où il a fait craindre le pire à son ex-conjointe.

REGRET

« Je regrette ce que j’ai fait. J’ai beaucoup réfléchi en prison, ce n’est pas ma place », a-t-il soutenu en essuyant ses larmes.

Son avocat a fait valoir à la magistrate que Marc Laroche avait passé assez de temps derrière les barreaux. Une probation de trois ans avec l’obligation de suivre une thérapie serait une peine appropriée pour son client, a-t-il plaidé.

« Je pense qu’on est rendu au stade de la réhabilita­tion, avec des conditions sévères », a suggéré Me Philippe Lamoureux.

Un avis que ne partage pas Me Bérard-riccardell­i, de la Couronne. « Il y a un besoin criant de dissuasion dans ce dossier-là. Il y a eu une escalade de violence. On ne veut pas se rendre à la prochaine étape », a conclu le procureur.

La juge Gaboury tranchera jeudi.

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MARC LAROCHE Coupable

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