Trump cible à tort le Canada
Avant de mettre la hache dans les relations commerciales entre les États-unis et le Canada, le président américain Donald Trump devrait consulter les statistiques américaines de « son » BEA (Bureau of Economic Analysis) sur les échanges commerciaux.
Sous la rubrique « U.S International Trade in Goods and Services », il constatera que les États-unis détiennent une balance commerciale positive avec le Canada. Et cela fait deux années de suite, soit 2015 et 2016, que « sa » balance est positive. En 2016, les États-unis s’en sont tirés avec un surplus commercial de 7,73 milliards US.
Plus précisément, les Américains ont exporté au Canada des biens et services pour une valeur de 321,2 milliards US. D’autre part, ils ont importé du Canada des biens et services pour une somme de 313,5 milliards US.
Autres statistiques que le président américain aurait intérêt à consulter avant de brandir de nouveau ses menaces protectionnistes à l’endroit du Canada : les exportations des ÉtatsUnis vers le Canada représentent 14,5 % de toutes les exportations américaines, alors les importations en provenance du Canada comptent pour 11,6 % des importations totales des États-unis.
LE PROBLÈME AMÉRICAIN
Ainsi, à la lumière de ces statistiques, le président Trump fait donc fausse route lorsqu’il menace d’imposer des droits supplémentaires sur les importations de produits et services en provenance du Canada.
En guise de protestation, le Canada n’aurait qu’à lui servir le même odieux traitement sur les importations américaines.
Mais, on convient qu’aucun des deux pays n’y gagnera au change !
Le Canada mis à part, on ne peut en vouloir au président Donald Trump de se plaindre du déficit commercial des États-unis. Ce déficit s’élevait à 505 milliards US à la fin de 2016.
La principale source de cet énorme déficit commercial des États-unis… c’est la Chine. Exemple en 2016 : les États-unis y ont exporté des biens et services pour une valeur de 170 milliards US alors que la valeur des importations en provenance de Chine totalisait les 479 milliards US. Pour un déficit de 309 milliards US.
Lorsque Donald Trump s’en prend à l’accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), il devrait s’en tenir strictement au déséquilibre des échanges entre les États-unis et le Mexique.
Avec le Mexique, les États-unis accusaient à la fin de 2016 un déficit commercial de 63 milliards US.
LE QUÉBEC
De toutes les provinces canadiennes, le Québec a grandement intérêt à ce que la renégociation de L’ALÉNA se fasse sans trop de recul pour le Canada. Pourquoi ? Parce que le Québec détient une balance commerciale positive avec les États-unis.
Au seul chapitre des biens, nous avons un surplus commercial de 26 milliards $ US.
Conclusion : Justin Trudeau et son équipe de négociateurs doivent faire valoir au président Trump que les États-unis « bénéficient » grandement du Canada.
Pendant ce temps-là, l’équipe du Québec, avec Philippe Couillard en tête, a avantage à rester « discrètement » alerte pour protéger nos acquis commerciaux.
Après tout, il y a 12 000 entreprises québécoises qui font affaire avec les États-unis.