MÊME KINGSBURY VA CHEZ LE « PSY » !
Le roi des bosses ne néglige rien pour le prochain rendez-vous olympique
À le voir dicter sa loi depuis sept ans dans les bosses glacées de la planète, on se dit qu’il reste peu de choses à régler dans cette création appelée Mikaël Kingsbury. Pourtant, même sa tête a besoin d’ajustements !
Depuis deux ans, le patron de la Coupe du monde de ski acrobatique s’adjoint les services du préparateur mental Jean-françois Ménard, une collaboration qui le se fait sentir de mieux en mieux lorsqu’il se trouve au sommet du parcours. Difficile de le contester si on considère ses 14 victoires à ses 19 derniers départs en Coupe du monde.
« Au début, j’avais un peu peur de ça. Je me disais que j’étais fort mentalement, que je n’en avais pas besoin et que c’était pour ceux qui ont de la misère à vivre avec la pression. Mais quand je l’ai rencontré la première fois, j’ai changé ma vision des choses. Je m’entraîne beaucoup en musculation pour mon ski, alors pourquoi ne pas entraîner ma tête aussi ? » avoue le septuple médaillé à des championnats du monde.
PRIORISER LES POINTS FORTS
Déjà assuré par sa fédération nationale de participer aux Jeux olympiques, en vertu notamment de sa victoire en février dernier lors de l’événement-test sur le parcours de Pyeongchang, Kingsbury utilise les périodes d’entraînement en salle et sur la neige pour peaufiner les détails physiques et techniques. Après Whistler en juin, il y a eu Tignes en juillet, puis il y aura l’australie et la Suisse à l’automne.
Mais l’esprit, lui, il faut l’exercer en tout temps, autant durant l’entre-saison que lorsque la Coupe du monde commencera, à la mi-décembre.
« Ça passe par toutes sortes de nouvelles techniques à apprendre, aussi banales que celle de bien respirer. En fait, il ne s’agit pas de travailler sur mes points faibles, mais plutôt sur mes points forts. Je veux adapter une rou- tine en me rappelant comment je me sens les jours où ça va bien et ceux où que ça va moins bien. Je dois arriver à trouver la routine qui fait en sorte que, lorsque j’arrive au haut de la piste, je suis dans le meilleur état d’esprit pour skier à 100 % », explique-t-il.
« DE MIEUX EN MIEUX »
Toutes les actions que pose le Québécois tournent autour de son unique objectif d’arriver dans les meilleures conditions au concours olympique le 12 février 2018.
« Je pense que ça va être bon, à Pyeongchang, parce que je me sens de mieux en mieux quand je suis en haut de la piste », observe-t-il.
Rien pour rassurer la concurrence…
MARQUÉ PAR LES JEUX DE 2014
En ayant recours à un psychologue sportif depuis deux ans, Mikaël Kingsbury semble vouloir se donner un outil pour ne plus revivre à Pyeongchang ce qui lui avait peut-être coûté le titre olympique en 2014.
Durant le concours à forte tension, à Sotchi, Alex Bilodeau, quatrième des six concurrents à s’élancer en finale, avait redéfini l’expression « jouer dans la tête » de ses opposants en effectuant une descente parfaite.
Dernier à s’exécuter, Kingsbury avait ensuite commis une erreur à l’entrée d’une bosse pour terminer deuxième. Ce soir-là surtout, il venait de céder la médaille d’or à son adversaire numéro un, de qui il avoue aujourd’hui avoir subi une certaine pression.
« UNE PETITE ERREUR »
« J’avais vu sa descente, se souvient l’athlète de Deux-montagnes. Je savais que j’étais capable de le battre, mais il fallait que je pousse. J’ai fait une petite erreur. Là, ça va être différent. Je veux juste bien faire ma job à Pyeongchang. Je ne veux pas fixer mon attention sur les autres, mais sur ce que “Mik” a besoin de faire. Si je le fais, je devrais être en bonne position pour obtenir ce que je veux. »
« JE PENSE QUE ÇA VA ÊTRE BON À PYEONGCHANG PARCE QUE JE ME SENS DE MIEUX EN MIEUX QUAND JE SUIS EN HAUT DE LA PISTE » – Mikaël Kingsbury