L’irrésistible ascension des chaînes de TVA Sports
Les astres sont parfaitement alignés pour TVA Sports. La rivalité entre Bell Média et Rogers sert très bien les jeunes chaînes sportives. La concurrence sans pitié que se livrent les deux géants fait en sorte que Rogers n’a pas vraiment d’autre choix que céder à TVA l’utilisation francophone des droits sportifs acquis à coup de centaines de millions. C’est donc tout un pan du sport qui échappe aux amateurs francophones qui se contentent encore d’un abonnement à RDS.
TVA Sports avait tout un Everest à gravir. Quand la chaîne a vu le jour, en 2011, RDS avait déjà 22 ans, plus de trois millions de téléspectateurs fidèles et, surtout, des commentateurs et des analystes que le public chérissait. Même si Québecor ne dévoile pas de résultats financiers précis pour TVA Sports, on estime que les chaînes sportives ont perdu des millions depuis leur création. Autour de 50 millions $ en 2016 et 2017 seulement.
Mais les mauvais jours sont terminés. Les revenus publicitaires de TVA Sports ont augmenté de près de 80 % depuis l’an dernier. Cette performance aurait été encore plus spectaculaire si TVA avait pu mettre la main sur les 60 parties locales du Canadien et si les Nordiques étaient ressuscités.
LE RÉPERTOIRE DE RDS RÉTRÉCIT
Malgré les efforts techniques déployés par le personnel de TVA Sports, plusieurs amateurs trouvent encore à redire sur leur travail. D’autres ne digèrent pas non plus d’avoir à s’abonner à de nouvelles chaînes pour suivre des sports qu’ils avaient l’habitude de regarder à RDS. Ils feraient mieux de s’y faire, car la panoplie de sports dont RDS et TSN avaient l’exclusivité s’est réduite comme peau de chagrin.
Certains se plaignent de la diffusion du hockey. À part les commentaires que je trouve toujours trop enthousiastes et qui détonnent souvent, je ne vois pas beaucoup de différence entre les prises de vue des cameramen de RDS et celles de TVA.
Plusieurs ont du mal à oublier les commentateurs et les analystes qu’ils voyaient à RDS. Durant la Coupe Rogers qui vient de se terminer, je me suis ennuyé d’yvan Ponton. Celui-ci reste pour moi la « voix » du tennis à la télévision. Paul Rivard a tout de même fait des progrès. S’il ne commente pas chaque coup et chaque balle de service comme il le faisait au début, il manque parfois de belles occasions de se taire.
LES DEUX PELLETIER
Marie-ève Pelletier, quant à elle, n’a rien à envier à l’autre Pelletier. C’est peut-être par dépit de ne pas être en vedette durant la Coupe Rogers qu’hélène Pelletier a laissé courir des rumeurs de dopage dans le clan Djokovic...
Comme les authentiques amateurs de baseball, les vrais amateurs de tennis n’ont pas besoin qu’on commente chaque coup. La description des matchs de baseball des majeures par Jacques Doucet et Rodger Brulotte en est un bel exemple. Ils ont compris il y a longtemps qu’ils n’ont pas à décrire tout ce qu’on voit à l’écran. Ils constituent de parfaits mentors pour Derek Aucoin et Denis Casavant.
Après les exploits de Denis Shapovalov qui ont rivé à l’écran un nombre record de Québécois, les chaînes sportives de TVA pourraient bien enregistrer des bénéfices dès 2018 pour peu que les Canadiens ne soient pas sortis trop tôt des éliminatoires.
TÉLÉPENSÉE DU JOUR
Il paraît que Marc Bergevin est le millionième abonné de P.K. Subban sur Twitter.