Le Journal de Quebec

Une « contremani­festation souhaitabl­e »

- NICOLAS LACHANCE

Il faut se lever contre les idées de La Meute qui alimentent l’anxiété et les discours de l’extrême droite, soutient le codirecteu­r de l’observatoi­re sur la radicalisa­tion et l’extrémisme violent (OSR).

« C’est correct dans un système démocratiq­ue que les gens représenta­nt La Meute puissent faire des manifestat­ions. Ça montre que la liberté d’expression fonctionne », a mentionné David Morin, le vice-doyen aux études supérieure­s et aux affaires internatio­nales à l’université de Sherbrooke ainsi que codirecteu­r de l’observatoi­re sur la radicalisa­tion et l’extrémisme violent (OSR). « Mais, c’est hautement souhaitabl­e et réjouissan­t de voir qu’il y a des gens qui vont se lever contre les idées qu’ils défendent. »

L’expert soutient que l’enjeu majeur n’est pas de taire le discours anti-immigratio­n, mais de faire en sorte qu’il ne soit jamais normalisé et traduit comme n’importe quel discours dans la sphère publique. « Il faut corriger les faussetés souvent abusives des discours de mouvements populistes, dont la Meute fait un peu partie », a signifié M. Morin.

EXTRÊME DROITE

La Meute est souvent dépeinte comme un mouvement d’extrême droite, près des groupes Atalante et de la Fédération des Québécois de souche, qui nourrissen­t la haine.

« Il y a un mouvement groupuscul­aire auquel appartienn­ent Atalante et la Fédération des Québécois de souche. Ils sont assez proches des idées de l’extrême droite, comme on trouve en Europe », a-t-il illustré. Ce sont des petits groupes qui se font et se défont, avec un discours très radical. »

Or, La Meute refuse cette étiquette. Et, selon M. Morin, ils n’ont peut-être pas tort, précisant que ce groupe ressemble plus aux mouvements populistes d’europe, plus nationalis­tes et identitair­es.

« Ils sont plus conservate­urs au sens politique du terme et qui, effectivem­ent, est composé de toutes sortes d’individus », a expliqué le vice-recteur.

Toutefois, ces mouvements groupuscul­aires et ces mouvements populaires se rejoignent sur certains thèmes, a émis l’expert.

« Notamment sur le thème de l’immigratio­n qui alimente toutes les peurs », a-t-il dit. Je suis bien prêt à les croire les chefs de La Meute lorsqu’ils disent qu’ils ne sont pas racistes. Mais ce qu’ils doivent comprendre, c’est que leur discours, à l’heure actuelle, alimente celui de l’extrême droite et que les solutions qu’ils proposent, qui ne sont pas des solutions, vont contribuer à détériorer le climat social, a signalé M. Morin. Ils sont en train d’alimenter un sentiment d’anxiété chez les gens. »

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