Le gouvernement pointé du doigt
L’industrie forestière estime que Québec est responsable des coupes dans l’habitat des caribous
Le gouvernement Couillard doit porter la responsabilité des coupes forestières contestées dans l’habitat du caribou, et non pas les compagnies, dit l’industrie.
« C’est le gouvernement du Québec qui donne les autorisations aux entreprises d’aller récolter dans ces territoires, lance Karl Blackburn, le porte-parole de Produits Forestiers Résolu. On ne va pas où on veut. On va là où le gouvernement nous autorise à aller. »
M. Blackburn réagissait aux accusations d’un regroupement d’avocats américains qui reprochaient hier, dans nos pages, aux compagnies d’avoir violé leur propre moratoire de coupes dans la forêt boréale.
Mais pour le chanteur et cinéaste Richard Desjardins, le ministère des Forêts, qui accorde les droits de coupes, « c’est comme une compagnie dans un gouvernement qui vendrait notre ressource publique ».
Le Ministère n’a pas répondu à l’appel du Journal hier. Il avait aussi indiqué ne pas vouloir commenter le dossier lundi.
AIRES PROTÉGÉES
« Pour la moindre parcelle d’aire protégée, ça traîne en longueur, en consultations et en études. On demande aux entreprises si elles ont des objections, gronde-t-il. Pendant ce temps, le gouvernement peut accorder des territoires de coupe sur plus de 10000 km2 sans nous demander notre avis. »
Depuis des années, Québec a dans ses cartons deux vastes projets d’aires protégées dans l’habitat du caribou forestier. L’un est situé dans la vallée des Montagnes blanches, au Saguenay-lac-saint-jean, et l’autre, dans celle de la Broadback, dans le Nord-du-québec.
Pier-olivier Boudreault, de la Société pour la Nature et les Parcs (SNAP), souligne toutefois que les aires protégées ne peuvent être la seule planche de salut des caribous.
« Si on veut vraiment que ça fonctionne, on ne peut pas juste créer des zones de protection. Sinon on va continuer à être pris avec une guerre dans les bois », dit-il.