Québec poursuit Snc-lavalin et CIMA +
Le gouvernement du Québec poursuit pour 1 million $ Snc-lavalin et CIMA+ en raison de coûteuses erreurs de conception dans la construction du nouvel échangeur Turcot.
« Le Consortium [des deux firmes de génie-conseil] a manqué à ses obligations contractuelles en faisant défaut de remplir sa prestation de services conformément aux règles de l’art », affirme sans détour la procureure générale du Québec, dans une poursuite civile rendue publique hier.
Les problèmes remontent à 2014, lorsque les intervenants dans ce chantier ont fait connaître au gouvernement plusieurs problématiques concernant ses « caractéristiques particulières ».
POUTRES DÉSAXÉES
En suivant les plans de conception, l’entrepreneur a réalisé que des poutres étaient désaxées, tout comme des ancrages d’appareils d’appuis, peut-on lire dans le document de cour. Le consortium composé de Snc-lavalin et CIMA+ aurait admis la faute tout en ajoutant que les plans devaient être révisés.
« Des travaux correctifs ont été effectués par l’entrepreneur pour corriger les erreurs de conception avant que ne s’achève l’exécution des travaux sur le chantier », affirme le gouvernement dans sa poursuite.
Sauf que tout cet exercice a engendré des coûts supplémentaires de 1 M$. L’entrepreneur TNT2 inc. a également déposé une réclamation de presque 8 M$ au gouvernement, relativement aux problèmes engendrés par les erreurs de conception.
RÈGLES DE L’ART
Pour l’état, toute la faute revient au consortium responsable de la réalisation des plans. En tant que firmes de génieconseil spécialisées dans la conception de structures, elles auraient dû porter attention aux caractéristiques particulières du chantier.
« Or, il n’est fait par les demanderesses aucune appréciation ni considération de ce phénomène dans l’ensemble des documents de conception », indique la poursuite civile.
Comme les deux firmes auraient ainsi manqué à leur obligation de travailler « dans les règles de l’art », le gouvernement estime être en droit de réclamer 1 M$. Le montant pourrait toutefois augmenter si jamais la réclamation de l’entrepreneur était justifiée.
À moins d’une entente à l’amiable, la cause sera présentée à un juge dans les prochaines semaines, au palais de justice de Montréal. Snc-lavalin a fait savoir que la poursuite était analysée par ses avocats et qu’elle ne pouvait rien commenter. CIMA+ n’a pas rappelé Le Journal.