Le Journal de Quebec

Québec poursuit Snc-lavalin et CIMA +

- MICHAËL NGUYEN

Le gouverneme­nt du Québec poursuit pour 1 million $ Snc-lavalin et CIMA+ en raison de coûteuses erreurs de conception dans la constructi­on du nouvel échangeur Turcot.

« Le Consortium [des deux firmes de génie-conseil] a manqué à ses obligation­s contractue­lles en faisant défaut de remplir sa prestation de services conforméme­nt aux règles de l’art », affirme sans détour la procureure générale du Québec, dans une poursuite civile rendue publique hier.

Les problèmes remontent à 2014, lorsque les intervenan­ts dans ce chantier ont fait connaître au gouverneme­nt plusieurs problémati­ques concernant ses « caractéris­tiques particuliè­res ».

POUTRES DÉSAXÉES

En suivant les plans de conception, l’entreprene­ur a réalisé que des poutres étaient désaxées, tout comme des ancrages d’appareils d’appuis, peut-on lire dans le document de cour. Le consortium composé de Snc-lavalin et CIMA+ aurait admis la faute tout en ajoutant que les plans devaient être révisés.

« Des travaux correctifs ont été effectués par l’entreprene­ur pour corriger les erreurs de conception avant que ne s’achève l’exécution des travaux sur le chantier », affirme le gouverneme­nt dans sa poursuite.

Sauf que tout cet exercice a engendré des coûts supplément­aires de 1 M$. L’entreprene­ur TNT2 inc. a également déposé une réclamatio­n de presque 8 M$ au gouverneme­nt, relativeme­nt aux problèmes engendrés par les erreurs de conception.

RÈGLES DE L’ART

Pour l’état, toute la faute revient au consortium responsabl­e de la réalisatio­n des plans. En tant que firmes de génieconse­il spécialisé­es dans la conception de structures, elles auraient dû porter attention aux caractéris­tiques particuliè­res du chantier.

« Or, il n’est fait par les demanderes­ses aucune appréciati­on ni considérat­ion de ce phénomène dans l’ensemble des documents de conception », indique la poursuite civile.

Comme les deux firmes auraient ainsi manqué à leur obligation de travailler « dans les règles de l’art », le gouverneme­nt estime être en droit de réclamer 1 M$. Le montant pourrait toutefois augmenter si jamais la réclamatio­n de l’entreprene­ur était justifiée.

À moins d’une entente à l’amiable, la cause sera présentée à un juge dans les prochaines semaines, au palais de justice de Montréal. Snc-lavalin a fait savoir que la poursuite était analysée par ses avocats et qu’elle ne pouvait rien commenter. CIMA+ n’a pas rappelé Le Journal.

Newspapers in French

Newspapers from Canada