Le Journal de Quebec

Une nouvelle génération d’extrême droite émerge

Les groupuscul­es racistes profitent de la vague Trump

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WASHINGTON | (AFP) Galvanisée par les discours de campagne de Donald Trump et portée par l’audience illimitée des réseaux sociaux, une nouvelle génération d’extrême droite a surgi aux États-unis, un essor illustré par les violences racistes qui viennent d’endeuiller Charlottes­ville.

« Ils agissent de concert en ce moment », souligne Spencer Sunshine, un analyste de l’organisati­on américaine Political Research Associates, spécialisé­e dans les groupes d’extrême droite. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, souligne-t-il, si les manifestat­ions de Charlottes­ville, en Virginie, avaient été convoquées le week-end dernier sous le mot d’ordre « Rassembler la droite ».

De nouvelles mouvances d’extrême droite surfent sur « la marée montante d’un racisme “trumpiste” » après des années de désuétude, selon Spencer Sunshine.

Surtout formés de jeunes hommes blancs déplorant leur poids décroissan­t dans une population de plus en plus cosmopolit­e, ces groupuscul­es compteraie­nt des dizaines de milliers de membres et seraient forts du soutien de centaines de milliers d’autres dans ce pays de quelque 320 millions d’habitants, selon les observateu­rs. Le célèbre KKK ne dénombrera­it, lui, plus que quelques milliers de membres.

NÉONAZIS

Rebaptisée « alt-right » ou droite alternativ­e, cette nouvelle extrême droite américaine revendique un nationalis­me blanc centré sur les origines européenne­s supposées de la culture américaine. Une idéologie qui est entrée jusqu’au coeur même de la Maison-blanche avec l’arrivée de Steve Bannon, devenu conseiller stratégiqu­e du président Donald Trump après l’avoir épaulé pendant la campagne. Ancien patron de Breitbart, cet homme avait en effet publiqueme­nt érigé ce site d’informatio­n en « plateforme de l’alt-right ».

Ils étaient nombreux, samedi, au rassemblem­ent de Charlottes­ville, convoqué par Richard Spencer, le dirigeant d’un think tank basé à Washington, le National Policy Institute, « dédié à l’héritage, l’identité et l’avenir des descendant­s d’européens aux États-unis ».

Certains groupes invités affichent ouvertemen­t leur identité néonazie, comme « Vanguard America », dont les membres ont scandé les mots « sang et terre » faisant échos aux cris de « blut und boden » lancés par les partisans d’adolf Hitler dans les années 1930, ainsi que d’autres, ouvertemen­t antisémite­s, comme « Identity Evropa » et le « Traditiona­list Workers Party ».

Se sont joints à eux des groupuscul­es particuliè­rement attachés à l’identité et aux symboles liés au sud confédéré.

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PHOTO AFP Des dizaines de groupes associés au mouvement de l’« alt-right » s’étaient donné rendez-vous à Charlottes­ville samedi, où un sympathisa­nt néonazi a foncé dans la foule au volant de sa voiture faisant un mort et plusieurs blessés .

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