8 G$ de l’ontario dans nos coffres
Hydro-québec pourrait fournir un bloc d’électricité sur 20 ans
Les Ontariens pourraient verser 8 milliards $ à Hydro-québec pour l’achat d’un nouveau bloc d’électricité sur 20 ans, a appris Le Journal.
Les discussions entre Hydro-québec et l’ontario, qui pourraient bientôt se conclure sur une entente, font état d’une vente de 8 térawattheures (TWH) d’électricité pendant deux décennies.
À un coût moyen de 5 cents du kilowattheure (kwh), Hydro-québec encaisserait des revenus supplémentaires de 400 millions $ par année dans ses coffres, dont 200 millions $ en profits nets, a calculé Le Journal.
« C’est beaucoup d’argent, mais aussi une grosse commande pour Hydro-québec », confirme l’analyste en énergie Jean-françois Blain.
Selon ce dernier, Hydro-québec dispose en ce moment d’importants surplus d’électricité qu’elle peine à écouler sur les marchés extérieurs.
Chez Hydro-québec, qui veut doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030, on dit « poursuivre les discussions afin de trouver des solutions avantageuses, autant pour la clientèle ontarienne que pour le Québec », a fait valoir hier le porte-parole de la société d’état, Serge Abergel.
L’achat de 8 TWH de la part de l’ontario lui permettrait d’alimenter 800 000 foyers sur son territoire, soit 6 % de l’énergie totale consommée dans cette province (137 TWH).
VENTS D’OPPOSITION
Il faut dire que de nombreuses voix s’opposent en Ontario à une nouvelle entente d’achat d’électricité avec le Québec.
Les partis d’opposition à Queen’s Park sont d’avis que ce nouvel engagement se ferait au détriment des consommateurs d’électricité ontariens tout « en mettant en péril des milliers d’emplois dans le secteur de l’énergie nucléaire », croit le chef du Parti conservateur, Patrick Brown.
VIEILLES CENTRALES NUCLÉAIRES
L’ontario devra décider au cours des prochaines années si elle rénove à grands frais deux vieilles centrales nucléaires, dont celle de Pickering qui produit 20 TWH. Ce qui fera exploser les coûts de production de l’électricité dans cette province.
« Il est évident que de payer 5 cents du kilowattheure m’apparaît une bien meilleure solution que de se lancer dans la réfection de centrales nucléaires, dont les dépassements de coûts pourraient faire exploser les prix de l’électricité », avance l’économiste et expert en énergie à HEC Montréal, Pierre-olivier Pineau.