Le Journal de Quebec

Vérifiez votre couverture d’assurance médicament­s

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Certains retraités de moins de 65 ans paient une fortune pour leur couverture d’assurance médicament­s.

Le Journal de Québec a rapporté ce phénomène plusieurs fois ces derniers mois. Seraient particuliè­rement affectés certains ex-fonctionna­ires et travailleu­rs de la constructi­on qui se disent « prisonnier­s » de cette situation.

Au Québec, la loi prévoit que chaque personne doit être couverte par un régime public (administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec — RAMQ) ou privé d’assurance médicament­s. Une personne qui prend sa retraite avant 65 ans doit obligatoir­ement l’être par le régime de son ex-employeur ou celui de son conjoint. Après avoir célébré votre 65e anniversai­re, vous pouvez vous tourner vers le régime public.

TRÈS CHER

Pour certains jeunes retraités, cette dispositio­n de la loi a des conséquenc­es dramatique­s. On parle ici d’une prime annuelle plus élevée de plusieurs centaines de dollars que celle de la RAMQ (jusqu’à 667 $, établie selon le revenu familial) ! Un retraité de la constructi­on a déclaré au Journal de Québec qu’il doit verser presque le dixième de ses revenus annuels. Certains cadres retraités de la fonction publique doivent casquer jusqu’à 4000 $ par année, sans égard à leurs revenus, rapporte l’associatio­n québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).

C’est connu : plus vous vieillisse­z, plus le risque de réclamatio­n augmente, plus l’assurance coûte cher. De plus, la part des médicament­s dans l’assurance collective représente plus de 55 % des 5,6 milliards de dollars d’indemnisat­ions annuelles versées par les assureurs, selon l’associatio­n canadienne de l’assurance de personnes (ACCAP). Et le coût des molécules spécialisé­es grimpe de manière vertigineu­se, jusqu’à représente­r 30 % des médicament­s sur ordonnance. Des médicament­s qui coûtent 100 000 $ par année, c’est de moins en moins rare.

« Ceux qui font face à des coûts élevés à la retraite devraient exiger des changement­s à leur régime auprès de leur syndicat, explique Marc Desgagnés, professeur de pharmacie et gestionnai­re du régime d’assurance maladie des profs de l’université Laval. Car il y a des alternativ­es. Chez nous, on s’est débrouillé­s pour que tout retraité de moins de 65 ans puisse être couvert par un régime privé, complément­aire à celui de la RAMQ, que nous administro­ns. »

Avez-vous besoin de la Cadillac des régimes ou d’une protection de base ? « Les travailleu­rs et les retraités devraient toujours choisir les protection­s au meilleur coût possible », renchérit M. Desgagnés, qui rappelle que l’industrie de l’assurance offre des centaines de combinaiso­ns.

Les assureurs privés mentionnen­t que la couverture offerte par la RAMQ

se limite aux médicament­s. Ils affirment qu’ils n’ont pas le choix d’inclure d’autres protection­s, comme la vue, le dentaire, l’hospitalis­ation ou les voyages. Mais en avez-vous besoin à la retraite ? Discutez-en avec votre syndicat ou administra­teur de régime. Ne rien faire équivaut à subir le statu quo.

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