Le Journal de Quebec

LA FAMILLE COMME CARBURANT

Marianne St-gelais s’attaque à sa dernière saison

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Les initiales de ses proches tatouées sur un avant-bras nous rappellent que l’appel de la famille est si fort pour Marianne St-gelais qu’il dicte déjà la fin de sa carrière.

Encore une année, avec comme desserts ultimes ses troisièmes Jeux olympiques et les championna­ts du monde à Montréal, puis, elle devrait quitter pour de bon ses patins à longues lames. Son coeur de maman potentiell­e se sacrifiera encore pour les derniers mois les plus fébriles de sa vie de patineuse, mais le bonheur d’un projet commun de maternité avec son amoureux, Charles Hamelin, n’est peut-être pas si loin. « Mon coeur maternel est alerte depuis quelques années déjà. Je veux fonder ma famille et il y a aussi ma famille à moi. Mes parents se font plus vieillissa­nts, ma soeur a eu un bébé, il y a tellement de moments de qualité en famille que je néglige depuis 10, 15 ans. Ça m’appelle et me tiraille. Avant, tout ça n’influençai­t pas mes décisions, mais maintenant, oui, ça m’allume. Ça veut dire que je suis maintenant prête à aller ailleurs. Je vais passer le flambeau », confie d’un seul trait l’athlète originaire de Saint-félicien.

« MA CHAÎNE DE BICYCLE »

Victime d’une commotion cérébrale causée par une chute à l’entraîneme­nt vendredi dernier, son retrait crève-coeur des sélections olympiques qui se déroulent jusqu’à dimanche pourrait remuer la nostalgie anticipée de sa dernière année de compétitio­n. Déjà à l’automne 2016, elle avait convenu que le moment était venu de marquer à jamais l’importance de sa famille dans sa carrière.

En se faisant tatouer la première lettre des prénoms de ses parents, de ses deux soeurs et de son frère sur l’avant-bras gauche, dans une forme inspirée des couleurs et des cinq anneaux olympiques, le message est désormais permanent. Avec son verbe toujours coloré, St-gelais nous livre l’explicatio­n de cette décision.

« Les Olympiques pour moi, c’est une affaire de famille. Mes parents sont venus aux Jeux, mes soeurs et mon frère aussi. Mon succès est toujours passé par ma famille. Je nous ai toujours décrits en disant que c’est comme ma chaîne de bicycle. Moi, je pédale et je roule, mais si un maillon est défectueux, ma chaîne se brise. Ma famille, c’est ma chaîne », illustre la vice-championne du monde en mars dernier.

LES PLEURS APRÈS LES JEUX

S’il y a un compte à rebours à faire vers sa sortie finale, la triple médaillée olympique d’argent se le réserve seulement après les Jeux. Pour les émotions, il faudra attendre aux mondiaux à l’aréna Maurice-richard, du 16 au 18 mars 2018.

« Pour l’instant, je ne veux pas m’installer dans la zone de la nostalgie, mais j’ai l’impression que c’est lors des championna­ts que je vais craquer, parce qu’on va patiner devant nos familles et nos amis », projette la meneuse de l’équipe canadienne, qui garde tout son esprit vers Pyeongchan­g.

« Je ne veux rien laisser au hasard pour être la plus prête possible aux Jeux. C’est ma dernière chance. Pas seulement parce que je prends ma retraite, mais parce que j’aurai 28 ans. Même si je continuais quatre autres années, on s’entend que ce n’est pas à 32 ans que je décrochera­is quatre médailles d’or. Le timing est là maintenant. »

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