Le Journal de Quebec

Les derniers coups de patin de Charles Hamelin

Charles Hamelin aborde sans vertige la dernière année de sa carrière

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

Sa centaine de podiums en Coupe du monde et dans les grands rendez-vous de son sport a tissé un parachute qui laisse Charles Hamelin sans peur du vide lorsqu’il s’élancera à la fin de sa carrière.

Le patineur canadien le plus prolifique de l’histoire de la courte piste cogne bel et bien à la porte de la retraite. Depuis le printemps, il s’investit avec l’objectif de devenir l’un des cinq patineurs retenus pour les Jeux de Pyeongchan­g, lors des sélections olympiques jusqu’au 20 août, ce qu’il dit ne pas prendre pour acquis.

À 33›ans, le triple champion olympique se situe encore au sommet de son art et il entend laisser sa signature à ses quatrièmes Jeux. Ses ambitions trouvent leur sérieux quand il annonce en toute connaissan­ce que cette 17e saison de compétitio­ns internatio­nales sera sa dernière.

MARIAGE EN VUE

« Pas du tout », répond le meneur de l’équipe canadienne de courte piste quand on lui demande s’il redoute les lendemains lorsqu’il arrivera au bout de son parcours.

« C’est sûr que Marianne et moi, on va prendre un “break” après la saison. D’abord pour nous deux, pour nous permettre de décompress­er après ce qu’on aura vécu. Ensuite, pour se marier. On veut avoir une famille parce que je commence à avoir 33 ans ! » rappelle-t-il avec un éclat de rire.

PATINER… AVEC LES FEMMES

Apprivoise­r une vie différente avec sa conjointe et patineuse Marianne St-gelais se fera en même temps que de s’impliquer dans une compagnie d’accessoire­s pour le patinage de vitesse qu’il a lancée avec cinq autres partenaire­s, dont son ex-coéquipier Éric Bédard et l’entraîneur actuel de l’équipe nationale masculine, Derrick Campbell.

Le patin restera donc dans son quotidien. Sans doute aussi sur la glace, mais dans une autre mission.

« Si je fais une autre année, ce n’est pas dans mes plans de faire de la compétitio­n, mais je continuera­is à patiner pour aider les filles dans l’équipe. Ce qu’elles ont besoin, ce sont des gars pour les “tirer” durant les entraîneme­nts et c’est quelque chose qui a beaucoup manqué dans le passé. Si je suis capable d’aider les filles sans être toujours là à 100 %, je resterais ainsi dans le patin », projette Hamelin, qui s’était initié à ce sport à l’âge de 13 ans avec le club Les Fines Lames de Sainte-julie.

SÉRIE DE « DERNIÈRES FOIS »

Si « ma vie se présente bien », assuret-il, il admet avoir lancé le décompte de ses « dernières fois ». Derniers championna­ts canadiens en janvier 2017. Dernier camp d’entraîneme­nt cet été. Derniers championna­ts du monde en mars 2018 à Montréal.

« Je remarque que ma façon d’approcher les choses est un peu plus intense. Chaque chose que je fais, je le réalise lorsque je la fais pour la dernière fois. Je me le dis intérieure­ment : c’est fini, je ne referai plus ça », réfléchit-il à voix haute.

Comme monter sur un autre podium olympique en février prochain ?

ENCORE DEUX MÉDAILLES POUR BOUCLER LA BOUCLE

Il aura beau s’approcher de ses 34 ans, Charles Hamelin a l’intention de jouer au casse-pieds sur la patinoire olympique des Sud-coréens, en plein territoire de la puissance mondiale de la courte piste.

Après une longue hésitation, le Québécois formule une réponse qui ne plaira pas au pays hôte des prochains Jeux quand on lui demande ce qui lui manque pour que sa carrière soit complète.

« Une médaille au 1000 m et devenir à nouveau champion olympique au relais », annonce le meneur de l’équipe canadienne.

Déjà champion olympique au 500 m à Vancouver et au 1500 m à Sotchi, Pyeongchan­g lui offrira sa dernière occasion d’obtenir un podium sur l’autre distance individuel­le. Mais après avoir remporté l’or au relais des Jeux de 2010, on comprend que Hamelin rumine encore la désolante sixième place en 2014 dans cette épreuve collective.

« Cette cause de voir le Canada sur la plus haute marche du podium aux Jeux me tient beaucoup à coeur. Quand on regarde le parcours individuel de chaque patineur, on fait tous très bien au niveau internatio­nal, où la plupart d’entre nous se situent dans le top›10, mais on n’est pas capable de transmettr­e ça au relais », constate-t-il.

Septièmes à Sotchi, les Sud-coréens éprouvent sans doute le même sentiment de revanche…

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PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI
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