Il faut lutter contre tous les extrémismes
Sports extrêmes, sexe extrême, bouffe extrême, religion extrême…
Tout est extrême, depuis un certain temps. On recherche le kick, le buzz. Ce n’est plus suffisant de faire l’amour dans le lit conjugal en position du missionnaire, non : il faut baiser pendu par les pieds et enroulé dans du Saran Wrap, une ceinture serrée autour du cou et une courgette enfoncée dans le schtroumpif.
Sinon, c’est plate.
SANS COMPROMIS
Pourquoi ça ne serait pas la même chose en politique ?
Le centre est considéré comme terne, même la droite et la gauche ennuient…
Résultat : autrefois marginales et quasi invisibles, l’extrême gauche et l’extrême droite défilent maintenant dans nos rues.
Mais ce qui est bizarre est que les deux ne reçoivent pas le même accueil.
Autant les médias pourfendent et condamnent – avec raison – l’extrême droite, autant ils sont complaisants envers l’extrême gauche.
Comme si la première était dangereuse, mais pas la seconde. Pourtant… En politique, il n’y a pas de bon extrémisme.
La politique, c’est l’art du compromis. Alors que les extrémistes carburent à la confrontation et détestent mettre de l’eau dans leur vin…
Un parti politique extrémiste, c’est comme une boucherie végétarienne. C’est un contresens.
Quand trois pelés et deux tondus qui n’ont pas une 3e année B écrivent sur Facebook qu’on devrait fermer les frontières, tout de suite, La Presse monte au créneau comme si des hordes de néonazis se massaient aux portes de la province.
Alors que, lorsque l’extrême gauche encourage des manifestants à lancer des boules de billard sur des flics, à jeter des roches sur des autos ou à vandaliser des salles de classe, nos valeureux journalistes haussent les épaules et esquissent un sourire en coin en se disant : « Ah, faut que jeunesse se passe ! »
Pourquoi ce deux poids, deux mesures ?
PILE ET FACE
Il faut lutter contre les extrémistes ?
Pas de problème – mais luttons contre TOUS les extrémistes !
De toute façon, ils ne sont que les faces opposées d’une même pièce.
Comme des hooligans dans les matchs de soccer. L’extrême droite est née en réaction à l’extrême gauche. Et l’extrême gauche est née en réaction à l’extrême droite.
L’une ne vaut pas mieux que l’autre.
Elles se méritent. Chaque torchon trouve sa guenille, comme dit ma mère. À chaque pot son couvercle.
Entre la peste brune et la peste rouge, je revendique le droit de ne pas choisir et de les détester également.
De toute façon, les extrêmes finissent toujours par se rejoindre.
Combien de maoïstes ont fini par devenir des militants d’extrême droite ? Combien d’antiracistes défendent maintenant des fondamentalistes religieux homophobes et sexistes ?
Mettez deux amis dos à dos et demandez-leur de marcher droit devant. Ils vont finir par se retrouver face à face, quelque part en Chine.
Il n’y a pas que la terre qui soit ronde. Le monde des idées aussi.
L’extrême droite et l’extrême gauche sont les deux faces d’une même pièce...
NOUS NE SOMMES PAS DES YANKEES
Et puis, de grâce, comme le dit Mathieu Bock-côté : cessons d’appliquer la grille états-unienne sur notre province.
Le racisme systémique existe peut-être chez nos voisins du Sud. Pas ici.
Ce n’est pas parce que notre culture est de plus en plus américaine que nous sommes des Américains.