Le Journal de Quebec

Qui sème le vent, récolte la tempête

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

On s’émeut beaucoup de la montée de l’extrême droite au Québec.

Ses adhérents sont-ils plus nombreux qu’avant ou seulement plus visibles ? Je ne sais pas.

Admettons, pour les besoins de la discussion, que le problème est en croissance.

POURQUOI ?

Tout problème a des causes.

J’imagine que c’est un mélange d’inquiétude, de frustratio­n et d’isolement combiné au désir de « faire quelque chose », de donner un sens (tordu) à sa vie, qui conduisent quelqu’un à se radicalise­r et à rechercher des compagnons de croisade.

Dans le cas de l’extrême droite, la cause première de cette colère semble être un sentiment « d’envahissem­ent » et de dépossessi­on qui mettrait à mal l’identité nationale.

À un degré moindre, cette inquiétude est aussi ressentie par des tas de gens pour qui l’extrême droite n’est pas une solution, mais un facteur aggravant.

Il est en effet parfaiteme­nt raisonnabl­e de poser qu’une société n’a pas une capacité d’accueil illimitée, que les frontières existent pour être respectées, et qu’il n’est que normal pour un invité de respecter les usages de celui qui lui ouvre sa porte.

La question qui interpelle alors nos dirigeants est de savoir comment réagir.

Après tout, ils sont là pour tenter de régler les problèmes. Sinon, qu’ils laissent la place à d’autres.

Passons-les en revue de haut en bas.

Justin Trudeau a carrément déclaré, en s’en réjouissan­t, que le Canada était le premier pays « post-national » au monde, c’est-à-dire qui ne juge pas nécessaire de définir des valeurs communes imposant une limite aux croyances individuel­les.

Sa ministre de la Justice a personnell­ement téléphoné, pour la féliciter, à la femme qui s’est rendue devant les tribunaux pour pouvoir prêter son serment de citoyennet­é le visage couvert.

Aveuglemen­t volontaire, fuite en avant, incohérenc­e et incompéten­ce.

Philippe Couillard, lui, alterne entre les accusation­s calomnieus­es et l’incohérenc­e la plus totale.

En janvier 2014, il s’exprime sur la burqa, le niqab et le tchador : « Nous considéron­s que le port de ces trois vêtements par la femme est l’instrument­alisation de la religion pour des fins d’oppression et de soumission. »

On lui demande ensuite comment il réagirait si une fonctionna­ire demandait un « accommodem­ent raisonnabl­e ».

Sa réponse : « Je répète que, pour nous, l’interdicti­on du port de signes religieux par les employés de l’état, ça n’a aucun sens. Je répète que je veux qu’il n’y ait personne qui perde sa job au Québec pour une histoire semblable. »

Vous suivez ?

N’IMPORTE QUOI

La pathétique Stéphanie Vallée présente un projet de loi sur les services publics demandés et reçus à visage découvert… mais qui permettrai­t des exceptions religieuse­s.

Denis Coderre, vivant sur la mystérieus­e planète MTL-X-138, veut que, chez lui, nonobstant nos lois, s’applique un régime de droit parallèle où chacun se vêtira comme il le veut.

Du haut jusqu’en bas, ce n’est qu’aveuglemen­t volontaire, fuite en avant, incohérenc­e et incompéten­ce.

On fait ainsi le lit d’hurluberlu­s qui décideront de prendre eux-mêmes « les choses en main ».

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