Le Journal de Quebec

D’autres millions pour RENIR

Québec prévoit en dépenser 24 supplément­aires

- NICOLAS LACHANCE

Le gouverneme­nt du Québec prévoit dépenser 24 millions $ supplément­aires dans la mise en place du controvers­é système de radiocommu­nication des services d’urgence, dont les coûts ont déjà explosé, prétextant des ajouts « complément­aires ».

Le projet RENIR a déjà coûté aux Québécois 322 M$, alors que le budget prévu initialeme­nt pour ce projet qui devait être complété en 2008 était de 144 M$.

Mais encore, le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), responsabl­e de son déploiemen­t, a prévu de nouvelles dépenses de 24 millions $ récemment. Elles permettron­t « de compléter, d’ici le printemps 2018, le transfert de la desserte policière de la Sûreté du Québec et le transfert des services préhospita­liers d’urgence sur le RENIR », a mentionné le porte-parole de l’organisme, Pierre Turgeon. Le CSPQ ne parle pas d’extra, mais d’un « projet complément­aire », donnant comme raison un « contexte d’évolution ».

« CONTEXTE D’ÉVOLUTION »

Ainsi, ces nouveaux millions $ sont comptabili­sés à l’extérieur de l’enveloppe réservée pour RENIR. Ce sont des consultant­s externes qui travaillen­t déjà depuis plus de deux ans à ce projet de mutation informatiq­ue qui seront payés à même ce nouveau budget, a confirmé le CSPQ.

Dans la foulée de ces nouvelles dépenses, le CSPQ a accordé en février dernier un contrat sans appel d’offres de 10,5 millions$ à l’entreprise Motorola Solution Canada pour « l’installati­on et l’entretien des équipe- ments réseau, terminaux, et de l’infrastruc­ture de sites du RENIR ».

Depuis le début de la mutation vers RENIR, les problèmes de communicat­ion de la Sûreté du Québec ont pris de l’ampleur, rapportait hier Le Journal. Les agents de plusieurs postes sont obligés de patrouille­r en duo 24 heures sur 24 à cause de ces ratés, et la SQ doit payer un consultant privé à 200 $ l’heure pour tenter de dénouer la crise.

Ces problèmes de communicat­ions des ondes radio coûtent aussi à la SQ des milliers d’heures supplément­aires.

VÉRIFICATI­ON

La Coalition avenir Québec somme le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, de déclencher une « vérificati­on interne » sur le système de communicat­ion d’urgence RENIR, à la suite de quoi « des têtes doivent tomber ». « Le ministre doit absolument déclencher une vérificati­on interne au CSPQ [pour savoir] qui est à la tête de ce fiasco-là, et des têtes doivent tomber », a indiqué le leader parlementa­ire adjoint de la CAQ, Éric Caire.

Le président du Syndicat des profession­nels du gouverneme­nt du Québec (SPGQ), Richard Perron, trouve « extrêmemen­t malheureux qu’il y ait encore des dépassemen­ts de coûts pour des projets comme RENIR. C’est le jour de la marmotte, ça n’en finit plus », a-t-il relaté, affirmant que le gouverneme­nt « joue avec les chiffres et les données pour faire croire à une vérité tronquée ».

Selon lui, l’état n’est pas capable de « reprendre le contrôle du bordel informatiq­ue » et continue d’engager trop de consultant­s au lieu de rapatrier les meilleurs. — Avec la collaborat­ion de Pascal

Dugas Bourdon, Agence QMI

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