Le Journal de Quebec

Le projet de métro revu et corrigé

Un ingénieur évalue désormais les coûts entre 3,5 G$ et 8,4 G$ pour un tracé exclusivem­ent sur la Rive-nord

- Jean-luc Lavallée l Jllavallee­jdq

L’ingénieur qui milite pour la constructi­on d’un métro à Québec a complèteme­nt revu son tracé. Dans son mémoire transmis à la Ville de Québec, il exclut Lévis et suggère une première phase avec 21 stations sur la Rive-nord.

Robert Vandewinke­l, de la firme Arkobold à Saint-augustin, est retourné à sa planche à dessin et a raffiné la propositio­n qu’il avait soumise au Journal en mai ainsi que les coûts qui en découlerai­ent, évalués maintenant entre 3,5 G$ et 8,4 G$.

Il propose désormais un trajet de 28 km (la ligne 1) qui relierait l’aéroport Jean-lesage au secteur de Charlesbou­rg-beauport (au nord des terres des Soeurs de la Charité) en passant par Cap-rouge, Sainte-foy, Sillery, la colline Parlementa­ire, la gare du Palais, le Cégep Limoilou et le Centre Vidéotron.

Le choix des stations tient compte d’une foule de facteurs, dont la densité des déplacemen­ts matin et soir, les besoins de stationnem­ents incitatifs, les occasions de développem­ent immobilier et la liaison entre les principaux centres culturels, scolaires et d’affaires.

DURÉE DE VIE DE 150 ANS

Pour justifier un tel investisse­ment, il mise sur la durée de vie de plus de 150 ans d’un métro.

« L’investisse­ment initial, lorsque repris dans une vision globale coûts-bénéfices, se compare avantageus­ement avec la constructi­on et l’opération des autres systèmes de transport collectif en site dédié […] Le métro dans le massif rocheux de Québec nous semble être la solution la plus appropriée au développem­ent du transport collectif », peut-on lire dans le mémoire de 37 pages, déposé à la Ville le 13 août dernier.

Québec n’est pas trop petite pour accueillir un métro souterrain, plaide-t-il, évoquant des agglomérat­ions urbaines de taille similaire, voire plus petites, comme Rennes en France, qui ont investi dans ce type d’infrastruc­ture. Il cite aussi Copenhague au Danemark et Bilbao en Espagne.

« Je comprends que c’est gros, que ça peut faire peur, mais entre ça et investir 4 milliards $ pour relier les deux rives, qu’est-ce qui va être plus profitable en fait de legs pour les génération­s futures ? » se questionne-t-il en entrevue.

JUSQU’À 300 M$ PAR KILOMÈTRE

En se basant sur une littératur­e abondante, il conclut que le sol de Québec ne représente pas d’obstacle particulie­r pour l’utilisatio­n d’un tunnelier moderne. Son évaluation des coûts est basée sur des projets semblables comme Montréal (295 M$/km selon les « coûts actualisés », peut-on lire), Toronto (300 M$/km) et Madrid, où l’on a déboursé seulement 80 millions d’euros par kilomètre (un peu plus de 118 M$).

Lévis pourrait être reliée au métro de Québec dans une deuxième ou une troisième phase, mais l’auteur s’est concentré sur la phase 1, dont la constructi­on s’échelonner­ait entre 2020 et 2025.

M. Vandewinke­l espère recevoir une invitation de la Ville pour présenter en personne son mémoire aux élus lors des séances d’audition qui auront lieu jeudi et vendredi prochains.

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Les 21 stations d’un projet de métro mis de l’avant par un ingénieur de Québec.
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