1200 emplois menacés chez Vêtements Peerless
Même le numéro 1 du vêtement en Amérique du Nord craint Trump
Vêtements Peerless a peur de devoir mettre à la porte les 1200 employés de son usine montréalaise si le président américain Donald Trump s’attaque à son industrie lors de la renégociation de l’accord de libreéchange nord-américain (ALENA).
« Plus de mille emplois sont à risque ici. L’usine peut même fermer ses portes si les règles d’origine tombent du jour au lendemain... », a déclaré au Journal Elliot Lifson, vice-président du conseil de Vêtements Peerless, qui dit être l’un des plus grands manufacturiers au monde avec des marques sous licence comme Calvin Klein, DKNY et Ralph Lauren.
Les règles d’origine donnent le droit aux manufacturiers d’utiliser des fibres de tissus d’autres pays que ceux de L’ALENA (Canada-états-unis-mexique) sans payer de frais supplémentaires.
Toutefois, si les règles d’origine disparaissaient, les vêtements québécois pourraient devoir payer de nouveaux tarifs à la frontière américaine, ce qui ferait très mal à Vêtements Peerless, dont 90 % du chiffre d’affaires vient de nos voisins du Sud.
« Les États-unis croient que le renforcement de ces règles rendrait leur secteur manufacturier plus concurrentiel, mais il risque de perturber gravement les chaînes de valeur existantes », a alerté la semaine dernière le cabinet d’audit KPMG dans une sortie publique.
FAUX PROBLÈME
M. Lifson affirme heureusement avoir confiance au négociateur en chef du Québec Raymond Bachand pour bien représenter l’industrie sur le qui-vive. « M. Bachand, que je connais très bien d’ailleurs, doit dire aux Américains : “Ne réparez pas ce qui n’est pas brisé !” C’est simple », a-t-il insisté.
À plusieurs reprises, Trump a promis de réduire toute trace de déficit commercial dans son pays. Or, dans le cas du vêtement et du textile, c’est un faux problème, a relevé le haut dirigeant de Vêtements Peerless. « Dans ce marché, les Américains ont un surplus commercial de 1,3 G$... Alors, pourquoi inventer un problème où il n’y en a pas? » s’est-il demandé.
GRANDE SÉDUCTION
Celui qui vient d’investir 25 M$ dans son centre de distribution de 600 travailleurs au Vermont est persuadé que les retombées économiques de sa compagnie aux États-unis, qui s’élèvent à plus de 100 M$ par année, sauront séduire les Américains lors des négociations.
« Près de 80 % des affaires québécoises se font avec les Américains. Ça fonctionne bien. On aimerait bien que ça reste ainsi », a pour sa part résumé Debbie Zakaib, directrice générale de la Grappe métropolitaine de la mode qui vise à positionner l’industrie de la mode québécoise dans le monde.