Le Journal de Quebec

1200 emplois menacés chez Vêtements Peerless

Même le numéro 1 du vêtement en Amérique du Nord craint Trump

- FRANCIS HALIN

Vêtements Peerless a peur de devoir mettre à la porte les 1200 employés de son usine montréalai­se si le président américain Donald Trump s’attaque à son industrie lors de la renégociat­ion de l’accord de libreéchan­ge nord-américain (ALENA).

« Plus de mille emplois sont à risque ici. L’usine peut même fermer ses portes si les règles d’origine tombent du jour au lendemain... », a déclaré au Journal Elliot Lifson, vice-président du conseil de Vêtements Peerless, qui dit être l’un des plus grands manufactur­iers au monde avec des marques sous licence comme Calvin Klein, DKNY et Ralph Lauren.

Les règles d’origine donnent le droit aux manufactur­iers d’utiliser des fibres de tissus d’autres pays que ceux de L’ALENA (Canada-états-unis-mexique) sans payer de frais supplément­aires.

Toutefois, si les règles d’origine disparaiss­aient, les vêtements québécois pourraient devoir payer de nouveaux tarifs à la frontière américaine, ce qui ferait très mal à Vêtements Peerless, dont 90 % du chiffre d’affaires vient de nos voisins du Sud.

« Les États-unis croient que le renforceme­nt de ces règles rendrait leur secteur manufactur­ier plus concurrent­iel, mais il risque de perturber gravement les chaînes de valeur existantes », a alerté la semaine dernière le cabinet d’audit KPMG dans une sortie publique.

FAUX PROBLÈME

M. Lifson affirme heureuseme­nt avoir confiance au négociateu­r en chef du Québec Raymond Bachand pour bien représente­r l’industrie sur le qui-vive. « M. Bachand, que je connais très bien d’ailleurs, doit dire aux Américains : “Ne réparez pas ce qui n’est pas brisé !” C’est simple », a-t-il insisté.

À plusieurs reprises, Trump a promis de réduire toute trace de déficit commercial dans son pays. Or, dans le cas du vêtement et du textile, c’est un faux problème, a relevé le haut dirigeant de Vêtements Peerless. « Dans ce marché, les Américains ont un surplus commercial de 1,3 G$... Alors, pourquoi inventer un problème où il n’y en a pas? » s’est-il demandé.

GRANDE SÉDUCTION

Celui qui vient d’investir 25 M$ dans son centre de distributi­on de 600 travailleu­rs au Vermont est persuadé que les retombées économique­s de sa compagnie aux États-unis, qui s’élèvent à plus de 100 M$ par année, sauront séduire les Américains lors des négociatio­ns.

« Près de 80 % des affaires québécoise­s se font avec les Américains. Ça fonctionne bien. On aimerait bien que ça reste ainsi », a pour sa part résumé Debbie Zakaib, directrice générale de la Grappe métropolit­aine de la mode qui vise à positionne­r l’industrie de la mode québécoise dans le monde.

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