Le Journal de Quebec

Coincé en Suisse depuis un an pour la garde de sa fille

Un long combat contre justice pour un Skerbrooko­is à 6000 km de la maison

- PIERRE-PAUL BIRON

Porté par l’amour inconditio­nnel qu’il a pour sa fille, un Sherbrooko­is est coincé en Suisse depuis juin 2016 afin d’obtenir la garde de Yaëlle. Son long combat contre la justice helvète pourrait toutefois tirer à sa fin, lui qui devrait bientôt rentrer au pays avec la fillette après plus d’un an de calvaire à 6000 km de la maison.

Jérémie Rosconi et sa fille menaient une vie paisible au Canada après avoir quitté la Suisse en 2013. Oui, la petite était bel et bien née de l’autre côté de l’océan, mais le résident de Sherbrooke croyait avoir tout réglé avec la mère et être à l’abri des problèmes.

« J’ai obtenu la garde de Yaëlle en janvier 2012 et, l’année suivante, j’ai choisi de revenir m’installer au Québec, ce que la mère avait accepté », explique M. Rosconi, qui a vécu une partie de sa vie entre la Belle Province et la Suisse. « Je n’ai pas eu de nouvelles de la mère jusqu’en mai 2016, lorsqu’elle m’a accusé d’avoir kidnappé ma fille. »

LE COMBAT D’UNE VIE

Devant la mère qui réclamait la garde de la fillette de sept ans et la justice qui menaçait d’extrader la petite dans son pays d’origine, celui qui travaillai­t comme informatic­ien a choisi de tout laisser derrière lui pour mener le « combat de sa vie ».

« J’ai pris la décision de retourner en Suisse pour tout régler et clore le dossier, mais j’ai rapidement compris que ça allait être long et difficile », confie l’homme qui est hébergé depuis un an chez des amis.

Sans visa de travail et sans famille à Yverdon-les-bains, la ville où il se trouve depuis juin 2016, Jérémie Rosconi ne vit plus que pour ramener sa fille à la maison. « On m’a toujours dit qu’on ne me retenait pas en Suisse, et c’est vrai. Je ne pouvais pas faire autrement que rester quand ma fille m’a demandé de ne pas la laisser seule chez sa maman. J’ai compris à ce moment-là que sa vie était au Québec et que si je revenais, c’était avec elle », souligne le courageux père.

UNE VIE NORMALE

Le 23 juin dernier, un juge du tribunal cantonal de Vaud a accordé la garde et le droit de retour au Québec à Jérémie Rosconi. Convention de garde, droits de visite, dettes, tout est réglé, sauf la question du passeport de Yaëlle. « Le tribunal avait fait saisir le passeport de la petite à notre arrivée et là, c’est très long de le reprendre. La mère veut qu’elle reste pour l’été, mais moi je dois revenir l’inscrire à l’école à Sherbrooke », soupire M. Rosconi, qui ne souhaite qu’une vie normale pour sa fille.

« On va y aller étape par étape. Il y aura l’école, un suivi psychologi­que pour s’assurer que tout ça ne laisse pas de traces et moi, je devrai me retrouver un emploi. J’ai l’impression d’avoir vieilli de 10 ans dans la dernière année, mais tout ça sera bientôt derrière nous », souhaite le Sherbrooko­is qui espère revenir au pays dans les prochaines semaines.

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PHOTO COURTOISIE Jérémie Rosconi et sa fille Yaëlle. Le Sherbrooko­is se bat depuis un an en Suisse pour obtenir la garde de la petite.

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