Le Journal de Quebec

Un combat pour tous les pères

- PIERRE-PAUL BIRON

Jérémie Rosconi se bat depuis un an pour le bien-être de sa fille et pour lui offrir une vie normale, mais, au fond de lui, il fait aussi ce combat pour tous les autres pères dans sa situation qui doivent affronter des préjugés tenaces au quotidien.

Être un père célibatair­e qui se bat pour la garde de sa fille n’a rien de facile, raconte Jérémie Rosconi. « Depuis le début, on me fait sentir que je suis incompéten­t parce que je suis un papa tout seul. On m’a dit que ma fille ne pourrait pas se développer parce qu’elle manque d’une présence féminine. J’ai tout entendu et, honnêtemen­t, c’est difficile », raconte le père de la petite Yaëlle, sept ans.

SUPPORT DIFFICILE

Il a choisi de raconter son histoire en espérant qu’elle puisse inspirer d’autres pères qui vivent des situations semblables. Des pères qui, bien souvent, baissent les bras devant les préjugés qui entourent la question des droits de garde paternels.

« Les pères partent toujours avec deux prises dans ces dossiers-là. On me prenait pour l’homme qui empêchait sa fille de voir sa mère. J’ai toujours dû prouver mes faits et gestes parce que je suis un homme », explique M. Rosconi.

Ce dernier déplore aussi que la dynamique de ces « vengeances d’adultes » pénalise l’enfant avant tout. « C’est ma fille qui a écopé, là-dedans. C’est elle qui est déstabilis­ée et qui n’a pas une vie normale depuis un an. »

Le Sherbrooko­is trouve dommage qu’on n’offre pas plus de soutien aux pères célibatair­es qui se retrouvent dans des combats juridiques de ce genre. Seul contre vents et marées, il dit pouvoir comprendre la détresse de certains hommes. « On se sent comme un citron qu’on a pressé jusqu’à la dernière goutte. Je suis surpris d’être encore sain d’esprit après tout ce qu’on a vécu. »

SOCIOFINAN­CEMENT

À défaut de pouvoir compter sur le soutien d’organismes ou du gouverneme­nt, M. Rosconi peut compter sur le soutien de sa mère dans cette aventure. Demeurée à Sherbrooke, Lucie Rosconi fait des pieds et des mains pour amenuiser les impacts de cette année perdue dans la vie de son fils et de sa petite-fille.

La grand-mère a d’ailleurs lancé une campagne de sociofinan­cement pour aider Jérémie à retomber sur ses pieds à son retour. « Nous espérons que les gens seront touchés par ce que Jérémie a fait pour la petite et qu’ils l’aideront à son tour. Il va avoir besoin de beaucoup de soutien », insiste la dame, qui espère que des élus feront aussi leur part pour accompagne­r son fils.

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