Elle doit emprunter pour les soins de son mari
OTTAWA | Une jeune retraitée a dû emprunter pour aider son mari atteint d’un cancer même si le gouvernement lui doit près de 35 000 $ en indemnité de départ qui est bloquée par les problèmes du système Phénix.
« Avec la maladie de mon conjoint, il a fallu que je débourse 3000 $ pour des traitements de chimiothérapie. Je n’ai pas eu le choix, j’ai mis ça sur la carte de crédit. Ce n’est pas payé encore », se désole Line Grondin. Pendant ce temps, les intérêts s’accumulent.
La fonctionnaire de 56 ans de Gatineau a minutieusement planifié sa retraite de l’agence du revenu du Canada (ARC) en août 2016, six mois après l’implantation du système de paie Phénix. Pour une raison inconnue, ce système n’a jamais versé sa prime.
PAS DE VOYAGE
« On prévoyait voyager, faire des choses pendant la retraite, mais là on ne peut rien faire. J’ai passé mes journées au téléphone, à appeler cinq fois par jour. »
L’ex-agente de sécurité et de téléphonie attend depuis près d’un an son indemnité de départ de 34 333,60 $, prévue dans sa convention collective et qui correspond à une semaine de salaire par année de service.
Ironiquement, l’agence de revenu du Canada a versé en mai à ses collègues toujours à l’emploi de L’ARC leurs primes accumulées, comme exigé par une nouvelle convention collective.
Comme de nombreuses victimes de Phénix, il a été impossible pour Mme Grondin de faire débloquer son dossier auprès du Centre de paie de Miramichi, au Nouveau-brunswick.
COLÈRE
« On est laissé dans l’ignorance totale. Même quand j’appelais, on ne me rappelait pas. Ils ont fini par me dire que je recevrais l’argent en mars, mais je n’ai toujours rien reçu », relate Mme Grondin.
Peu après le début de sa retraite, son conjoint a reçu un diagnostic de cancer. Même si elle arrive à payer ses factures grâce à son chèque de pension, elle aurait bien utilisé une partie de l’argent pour s’occuper de lui.
« Je n’avais vraiment pas besoin de ce problème de paie dans ma vie », dit-elle en colère.