Québec incapable d’arrêter les coupes
Les opérations forestières se poursuivent en territoire atikamekw malgré l’opposition autochtone
Le ministère des Forêts (MFFP) ne parvient pas à stopper les coupes forestières en territoire atikamekw même s’il admet ne pas avoir consulté la communauté au préalable comme il en a le devoir.
C’est ce que stipulent les avocats des Atikamekw d’opitciwan dans les documents déposés en Cour supérieure hier à Montréal.
Lors d’une rencontre, le 10 août, « les représentants du MFFP ont admis avoir manqué à leur obligation de consulter », avant d’octroyer un permis de coupes sur pas moins de 200 000 m3 de bois à la compagnie Rémabec, écrit l’avocat de la communauté, Marc Phillips.
Ainsi, le Ministère s’est engagé à faire des démarches pour arrêter les opérations. Il n’a toutefois pas réussi à convaincre la compagnie, qui réclame « une compensation financière de la part du gouvernement », indiquent les documents de cour.
Les Atikamekw se sont donc adressés à la justice hier dans l’espoir de stopper les 18 machines qui déboisent 24 heures sur 24.
« TOUT AURA ÉTÉ COUPÉ »
« Si les travaux de déboisement se poursuivent, tout aura été coupé et il ne restera plus rien à protéger d’ici quelques jours », liton dans la demande introductive d’instance.
« Ce qui est menacé, ce sont des forêts matures qui sont très rares sur le territoire de la communauté. C’est sûr que le dommage qui est en train de se produire en ce moment n’est pas quantifiable, c’est immense », explique Me Phillips au Journal.
L’avocat n’a toutefois pas pu présenter sa demande au seul juge en poste hier, car il était débordé et n’avait pas le temps de l’écouter. « Où sont les juges ? ! » s’est exclamé le Chef atikamekw Christian Awashish.
« Faute de ressources judiciaires, les opérations forestières continuent », a-t-il déploré. « Les ravages se poursuivent. C’est tout endommagé », a quant à lui soufflé Denis Weizineau qui détient les titres ancestraux sur les terres en litige.