Le conducteur du camion est toujours introuvable
LE JOURNAL | La cellule terroriste qui a perpétré les deux attentats en Catalogne jeudi a été démantelée selon les autorités, même si le suspect qui serait le conducteur de la camionnette-bélier était toujours en cavale hier.
Il s’agit de Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans, dont la photo a été diffusée.
Même si celui-ci est encore en liberté, la police estime que l’arrestation et la mort des 11 autres terroristes qui faisaient partie du groupe l’a définitivement mis hors d’état de nuire.
«La cellule a été démantelée», s’est empressé d’affirmer le ministre espagnol de l’intérieur Juan Ignacio Zoido.
Malgré le fait que Abouyaaqoub court toujours, le gouvernement espagnol a choisi de garder son niveau d’alerte au stade quatre, le deuxième plus élevé, en déclarant qu’il n’y avait pas de risque d’une autre attaque dans l’immédiat.
Un dispositif était tout de même en cours hier soir en Catalogne, qui impliquait des barrages routiers, a annoncé la police.
Le ministre de l’intérieur a aussi indiqué que la sécurité serait renforcée sur les sites touristiques ainsi que pour les évènements qui attirent de grandes foules.
105 BOUTEILLES DE GAZ
L’explosion survenue dans la ville d’alcanar la veille des attentats qui a fait un mort et sept blessés aurait tout déclenché, a révélé la police catalane.
«Les auteurs préparaient depuis quelque temps les attentats de Barcelone [à cet endroit]», a confirmé le chef de police, Josep Lluis Trapero. La maison était squattée depuis des mois, ont raconté des voisins.
Les enquêteurs ont trouvé vendredi « des restes biologiques » dans les décombres qui pourraient appartenir à un deuxième cadavre et au moins 105 bouteilles de gaz, ont annoncé les policiers catalans sur leur compte Twitter.
Puisqu’ils ne pouvaient plus préparer des attentats « de l’amplitude espérée », les terroristes ont alors décidé de commettre une double attaque « plus rudimentaire, dans le sillage des autres attentats perpétrés dans les [autres] villes européennes », a expliqué Josep Lluis Trapero.
« Ce n’était pas du tout ce qu’ils avaient prévu », a-t-il ajouté en précisant que les attaques auraient pu être bien plus graves.
FLEURS ET BOUGIES
L’artère La Rambla retrouvait peu à peu son allure normale hier et était bondée comme jamais, juste avant la visite du roi d’espagne Felipe VI.
Ce dernier s’est recueilli devant un autel improvisé fait de fleurs et de bougies rouges.
«Nous n’aurons pas peur à l’avenir», a-t-il déclaré après s’être rendu avec son épouse au chevet des blessés, dont 12 sont encore entre la vie et la mort dans les deux hôpitaux de Barcelone.
Une colonne de taxis jaunes a aussi défilé en klaxonnant, avec des pancartes «je n’ai pas peur» et des ballons blancs.
Presque tous les commerces avaient rouvert et parfois même jamais vraiment fermé. Le Café de l’opéra fondé en 1928 n’est resté clos que trois heures le jour de l’attaque et seulement parce que la police l’y obligeait, a expliqué le fils de la propriétaire.
— Avec The Guardian, Le Monde, AFP