La politique des hommes
Valérie Plante, ce nom vous dit quelque chose ? Il ya à peine une semaine, elle vous était probablement inconnue, bien qu’elle occupe la fonction de chef de l’opposition à la mairie de Montréal. Son affiche, « L’homme de la situation » avec une photo d’elle, a fait beaucoup jaser. Certains ont détesté, d’autres saluent l’audace. Je fais partie des deux clans.
POURQUOI J’AIME MOINS
Au départ, j’ai eu envie de hurler : « Pas encore le boy’s club ! » Certaines de mes collègues y voyaient même une raison de brûler leur soutien-gorge. Pourquoi une réaction aussi épidermique ? Parce que cela laisse encore penser que les femmes doivent se transformer pour être élues et considérées.
Alors qu’on le sait, elles ont autant de chances qu’un homme d’être élues. Les pourcentages catastrophiques d’élues aux différents paliers gouvernementaux sont surtout dus au fait qu’il y a moins de femmes dans le nombre de candidats aux élections.
Il faut donc arrêter de laisser croire le contraire parce que cela décourage les femmes à faire le saut.
POURQUOI J’AIME BIEN
Je l’avoue, les politiciens qui savent ne pas trop se prendre au sérieux et qui n’ont pas peur de déranger, j’aime bien. Cette publicité montre Valérie Plante comme une politicienne courageuse, audacieuse. Des qualités qu’on a parfois de la difficulté à reconnaître chez les femmes alors qu’on les voudrait plus modérées, plus beige.
LA SUITE
Finalement, je reconnais que l’objectif de la faire connaître au grand public a été atteint avec brio. Cependant, c’est le après qui m’inquiète. Combien de personnes iront plus loin que l’image, liront le programme de Projet Montréal et s’intéresseront réellement à la course à la mairie de Montréal ? Il faudra miser sur une continuité de la présence de Valérie Plante pour aider les débats. Autrement, c’était un coup de circuit avec personne sur les buts.