Le système avait déjà échoué ailleurs
La multinationale IBM a été choisie par le Canada pour élaborer le système de paye Phénix même si ses logiciels avaient déjà fait scandale en Australie quelques années plus tôt.
L’état australien du Queensland a choisi IBM en 2007 pour développer un logiciel de paye similaire à Phénix pour son réseau de la santé.
Le projet a spectaculairement échoué en payant trop certains employés et d’autres pas assez, tout en étant des années en retard sur l’échéancier.
L’état a même poursuivi IBM pour avoir « faussement présenté ses capacités » à livrer le contrat pour son nouveau système de paye. La facture australienne a grimpé à 1,2 milliard $ pour les problèmes engendrés dans son réseau de la santé.
« PIRE ÉCHEC »
La Cour a donné raison à IBM, dont le contrat la décharge de toute responsabilité. Elle a même forcé le gouvernement à payer les frais juridiques de la multinationale.
L’histoire a été qualifiée de « probablement le pire échec d’administration publique de l’histoire de l’australie » par son premier ministre.
La même année, une enquête australienne a conclu au laxisme de fonctionnaires responsables de rédiger le contrat, en plus de révéler QU’IBM a utilisé un coulage d’information pour consulter les soumissions de ses concurrents.
Traumatisé par cette expérience, le Queensland a depuis banni la firme IBM pour ses contrats publics.
EN ONTARIO
Le fabricant a aussi échoué dans l’implantation d’un logiciel de gestion des prestations d’aide sociale en Ontario, en 2014, soit deux ans avant que le système de paye Phénix n’entre officiellement en fonction au fédéral.
Bourré d’erreurs et avec presque trois ans de retard, le logiciel a engendré des coûts de 50 millions de dollars au gouvernement ontarien. Selon un rapport du Vérificateur général de l’ontario de 2015, le système D’IBM était trop compliqué pour l’utilisateur, n’a pas été suffisamment mis à l’essai, a oublié certains prestataires et a ouvert la porte à la fraude.
Pour réparer Phénix, Ottawa dit travailler « étroitement » avec IBM, et n’envisage pas de poursuites. IBM a décliné la demande d’entrevue.