Le Journal de Quebec

Envie de vendanger ?

- Vin Philippe Lapeyrie

Chaque année, vous êtes nombreux à m’écrire pour me demander des noms de vignobles qui vous ouvriront les portes de leur domaine dans le but d’aller récolter le fruit de leur travail. Je ne veux pas être plate, mais la saison automnale sera des nôtres dans un mois, et ce moment de l’année rime avec la période des vendanges pour les vignerons. On veut toutes et tous participer à une vendange au moins une ou deux fois dans notre vie. Est-ce possible ? Et ce, sans faire cinq ou six heures d’auto pour s’y rendre. Certaineme­nt, les amis !

Votre marchand de bonheur hebdomadai­re a contacté quelques vignerons du Québec pour vous. Comme le nombre d’hectares plantés de vignes en province ne dépasse pas tout à fait les 500, vous aurez deviné que les producteur­s n’ont pas besoin de milliers de personnes pour la cueillette de leurs grappes. Soyez donc en avance d’une trentaine de jours et donnez-leur un coup de fil ou envoyez-leur un courriel. Offrez gentiment vos mains, le temps d’une ou deux journées pour faire aller votre sécateur à travers leurs parcelles de vignes .

Selon les propos que j’ai récemment recueillis, de nombreux domaines ont besoin de main-d’oeuvre vers la fin septembre et lors des deux premières d’octobre. Il ne faut surtout pas penser que c’est la ruée vers l’or et que vous sortirez de là les poches pleines. Disons que c’est pas mal plus pour l’expérience que vous aurez de passer la journée au soleil à l’extérieur en famille et entre amis que pour la paie! Vous en apprendrez davantage sur d’autres facettes de la divine bouteille. Plus vous serez curieux et travaillan­t, plus votre séjour de vendange chez eux sera mémorable. Vous allez côtoyer d’autres « tripeux de vin » comme vous et vous allez échanger directemen­t avec les vigneronne­s et les vignerons qui vous reçoivent. Une activité pédagogiqu­e, familiale, rassembleu­se et fort reposante pour l’esprit. De plus, ça vous fera faire un peu d’activité physique en gang!

SÉRIEUX

Travailler dans les vignes, qui sont la base du vin que vous aurez plus tard dans votre verre, vous fera voir la bouteille d’une façon totalement différente. Il faut aussi savoir que le boulot de cueillir des raisins est fait durant une période extrêmemen­t importante pour l’artisan du terroir. Le moment de vendanger est primordial pour le producteur. La minutie et la rigueur du vendangeur entrent aussi en jeu quant à la qualité du produit final. Il faut donc « travailler sérieuseme­nt, mais sans se prendre au sérieux », comme disait le grand manitou de la défunte Auberge Hatley en Estrie, Robert Gagnon. Faites donc autre chose que racler vos feuilles mortes à l’automne! Prenez un rendez-vous un mois en avance pour vivre cette expérience de vendanger dans un vignoble du Québec. S’ils sont déjà tous « bookés », tentez votre coup en leur offrant vos bras pour la récolte des vins de glace en décembre et/ou janvier...

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