Une septuagénaire arnaquée pour plus de 65 000 $
Une septuagénaire de Thetford Mines a perdu plus de 65 000 $ au cours de la dernière année, flouée sur le web par un beau parleur qui a gagné sa confiance avant de l’extorquer à répétition.
La dame de 74 ans, désemparée, s’est présentée au poste de police de Thetford Mines lundi, après avoir réalisé qu’on profitait d’elle. L’histoire qu’elle a racontée aux enquêteurs démontre que personne n’est vraiment à l’abri de ce genre de stratagème.
« C’est une dame qui est toute là, qui a toute sa tête. Mais elle vivait des creux dans sa vie à ce moment-là, c’est quelqu’un qui était dans un état de vulnérabilité », raconte le sergent Yves Simoneau, porte-parole de la police de Thetford Mines.
Les contacts entre la dame et le suspect ont débuté en août 2016. Rapidement, il aurait « su trouver les bons mots » pour gagner sa confiance.
« Il disait vivre en Angleterre et avoir des ennuis. Il a fini par demander à la femme de l’aider financièrement, en laissant entrevoir l’espoir d’une rencontre éventuelle », explique le sergent Simoneau.
JUSQU’À 11 000 $
Au fil des conversations, l’homme a réussi à convaincre la femme de lui transférer d’importantes sommes d’argent, pour un total de plus de 65 000 $.
« C’était habituellement des transferts de 5000 $, 6000 $, mais elle nous a raconté avoir déjà envoyé jusqu’à 11 000 $ », précise le porte-parole.
Selon les autorités, la dame est ébranlée de son expérience et s’en veut d’avoir fait confiance à cet inconnu.
« La dame est à terre, complètement. Et nous ne sommes pas sans penser que ça peut bouleverser la famille entière. Ce sont des sommes qu’on met une vie à économiser. »
Le dossier a été transmis à la Sûreté du Québec qui enquêtera pour remonter jusqu’au suspect.
PRÉVENTION
En racontant cette triste histoire, la police de Thetford Mines espère sensibiliser la population à la cyberextorsion. Un autre dossier concernant des sommes demandées pour éviter la publication de photos à caractère sexuel a d’ailleurs été porté à l’attention des agents thetfordois lundi.
« Lorsque des sommes sont envoyées à l’étranger dans de pareilles circonstances, il pourrait être difficile de les recouvrer. Il en va de même pour les différents éléments envoyés sur les réseaux sociaux ; l’émetteur en perd rapidement le contrôle », a rappelé le sergent Thibodeau.