Non aux élargissements d’autoroutes
La Santé publique s’inquiète de la « dépendance à l’auto » et de ses impacts sur la santé
Le directeur de santé publique pour le CIUSSS de la Capitale-nationale demande à la Ville de Québec de « reconsidérer » les élargissements d’autoroutes afin de freiner la « dépendance à l’automobile ».
« Il est bien démontré dans la littérature que l’augmentation de la capacité routière n’est pas une solution efficace aux problèmes de congestion. Au contraire, elle entraîne à moyen et à long terme une augmentation du volume automobile sur le réseau routier et favorise l’étalement urbain, ce qui engendre de la congestion », peut-on lire dans le mémoire qui a fait l’objet d’une présentation, hier, à l’hôtel de ville dans le cadre des consultations sur la mobilité durable.
« En outre, ces projets [d’élargissement] auraient des impacts délétères sur la sécurité routière, les saines habitudes de vie, la pollution atmosphérique, les changements climatiques et la santé de la population », prévient le Dr François Desbiens.
Questionné spécifiquement sur les projets d’élargissement de l’autoroute Henri-iv, de l’autoroute Laurentienne et d’un troisième lien Québec-lévis, le Dr Desbiens n’a pas voulu cibler un projet plus qu’un autre. « Tout ce qu’on dit, c’est que d’élargir les autoroutes en termes d’impacts sur la santé, ce n’est pas la voie à suivre », a-t-il précisé en mêlée de presse.
Ironiquement, les médias ont été conviés, hier, à une conférence de presse qui aura lieu lundi « concernant l’autoroute Henri-iv ». La confirmation de l’élargissement de l’autoroute, dont on parle depuis plusieurs années, fait peu de doute en raison de la présence de nombreux ministres provinciaux, fédéraux et du maire de Québec.
LIMITE DE VITESSE À 30 KM/H
Toujours dans une perspective de santé publique, le Dr Desbiens recommande à la Ville de Québec d’abaisser les limites de vitesse à 30 km/h sur le « réseau de rues locales, en particulier dans les quartiers centraux ». « On aurait moins d’accidents et ceux-ci seraient moins sévères si on était à 30 km/h. Ça serait plus sécuritaire », a-t-il plaidé.
« TARIFICATION SOCIALE »
Le directeur de la santé publique a également proposé à la Ville de renforcer l’accès au transport collectif en offrant la gratuité ou des tarifs réduits pour les personnes à faible revenu.
« La tarification sociale actuellement en vigueur dans la ville de Calgary et la gratuité du transport en commun dans certaines municipalités en France et aux États-unis sont des exemples qui peuvent enrichir les réflexions au regard des actions à mener », peut-on lire dans le mémoire.
Enfin, la Santé publique suggère à la Ville de faire la promotion du transport actif (vélo et marche) et du transport collectif en déployant une campagne de marketing social « visant le changement des comportements humains ».