Le Journal de Quebec

Un avocat vante la loi qu’il a contestée

- DOMINIQUE SCALI

L’avocat Julius Grey, qui a contesté la loi 101 devant les Nations unies, trouve qu’il s’agit d’une mesure qui a transformé le Québec pour le mieux.

« Quand j’étais garçon, il n’y avait pas un seul mot français sur la rue Sainte-catherine. Même moi, qui n’étais pas francophon­e, j’étais choqué par ça », se souvient Me Grey.

« Ma position, c’est que c’est une excellente loi, telle qu’elle a été amendée. Je n’étais pas contre la loi 101 dans ses fondements », explique-t-il.

Le réputé avocat d’origine polonaise a pourtant fait partie de ceux qui ont contesté certaines dispositio­ns de la loi 101 devant les tribunaux jadis. Il s’était notamment rendu devant les Nations Unies, car selon lui, l’affichage obligatoir­e en français brimait la liberté d’expression. Il avait obtenu gain de cause.

FRANÇAIS PRÉDOMINAN­T

Reste que Me Grey ne voit pas d’inconvénie­nt à ce que le français soit prédominan­t, une position qui lui a valu de se mettre à dos certaines personnes qui contestaie­nt elles aussi la loi 101 à l’époque.

« Il y aura toujours des gens qui seront pour le français à tout prix et d’autres qui seront contre [toute forme d’encadremen­t], qui se sentiront tou- jours brimés », suppose celui qui se voit comme entre les deux.

Les années 1980 ont d’ailleurs correspond­u à sa propre francisati­on, raconte-t-il.

« En 1977, je dirais que je vivais à 20 % en français. Maintenant, ma vie est en français. »

« Je veux que la loi 101 soit reconnue comme essentiell­e et bénéfique. Mais comme toutes les lois, des parties étaient contestabl­es ».

Comme beaucoup de choses révolution­naires, la première mouture de la loi 101 allait trop loin, dit-il.

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JULIUS GREY Avocat

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