LES ÉCOLES PUBLIQUES DE PLUS EN PLUS POPULAIRES
L’augmentation du nombre d’élèves y est plus importante que dans le privé
Cette semaine, des milliers de petits Québécois reprendront le chemin de l’école, alors que l’année sera marquée par le retour de l’éducation financière et de l’orientation scolaire. Encore une fois cette année, le réseau public gagne du terrain.
Selon les plus récents chiffres du ministère de l’éducation transmis au Journal, l’augmentation du nombre d’élèves est plus importante dans le réseau public (+ 2 %) que dans le réseau privé (+ 0,4 %). Depuis maintenant cinq ans, la proportion d’élèves qui fréquentent le réseau public augmente continuellement ( voir encadré).
Mais ces chiffres ne signifient pas nécessairement que la popularité des écoles privées s’essouffle, fait valoir la Fédération des établissements d’enseignement privés.
« Dans certaines régions, oui, il y a une baisse du nombre d’élèves, mais dans d’autres grands centres, les écoles sont au maximum de leur capacité et on n’a pas l’espace pour prendre plus d’élèves », explique son président, Jean-marc Saint-jacques.
Aucune demande de financement pour une nouvelle école privée n’a été acceptée par le ministère de l’éducation depuis près 10 ans, selon la Fédération.
FORTE CONCURRENCE
À la Centrale des syndicats du Québec, on considère plutôt que la « mince diminution » de la proportion d’élèves qui fréquentent le privé « semble favoriser le réseau public ».
Sa présidente, Louise Chabot, rappelle toutefois que les écoles publiques multiplient depuis des années les projets parti- culiers pour concurrencer le réseau privé, avec des programmes où les élèves sont sélectionnés selon leurs résultats scolaires ou la capacité financière de leurs parents.
« Pour l’égalité des chances des enfants, que la concurrence vienne du privé ou du public, il n’y a rien de favorable là-dedans », lance-t-elle.
La hausse plus importante des inscriptions dans le réseau public pourrait aussi s’expliquer par l’augmentation constante du nombre d’élèves en difficulté, puisque les écoles privées offrent beaucoup moins de services pour ces jeunes qui ont des besoins particuliers, ajoute Mme Chabot.
De leur côté, les écoles privées réclament depuis longtemps un financement additionnel qui leur permettrait d’accueillir davantage d’élèves en difficulté. « Ça nous aiderait à désengorger le réseau public », affirme M. Saint-jacques.