Le Journal de Quebec

Emplois menacés à La Pocatière

La concurrenc­e des Américains nuit à Bombardier

- Philippe Orfali l orfali

La POCATIÈRE | Depuis des décennies, l’usine Bombardier de La Pocatière est l’un des joyaux de sa Couronne. L’établissem­ent qui fabrique les voitures AZUR du métro de Montréal compte certains des employés les plus expériment­és de l’industrie. Mais cela pourrait changer, résultat du plan de transforma­tion qui doit mener à l’abolition de dizaines de milliers de postes mondialeme­nt d’ici 2020.

Depuis 1974, 6000 voitures de train et de métro sont sorties de cette ancienne usine de motoneiges. Mais alors que le contrat du métro tire à sa fin et que d’autres lui échappent, plusieurs se demandent ce qu’il adviendra de ce moteur économique régional.

SORTIR DU ROUGE OU DISPARAÎTR­E

En 2015, Bombardier a lancé un plan de redresseme­nt majeur pour se sortir du rouge.

Pour réduire ses coûts, le fabricant a décidé de spécialise­r ses sites pour réduire le dédoubleme­nt des tâches. « Si on ne fait pas ça, dans quelques années on ne sera plus là », a dit au Journal le président de Bombardier Transport Amériques, Benoît Brossoit.

La Pocatière est en croissance, car c’est là que certaines expertises se trouvent, alors que, globalemen­t, on voit une réduction, a-t-il rappelé. Mais il a confirmé que cela pourrait changer alors que Bombardier revoit son modèle d’affaires et son fonctionne­ment.

« Avec les États-unis qui demandent que leurs projets soient effectués à 60 % ou 70 % chez eux, on est obligés de se transforme­r. C’est désolant qu’ici, nos acteurs, au lieu de faire comme eux, réduisent plutôt les exigences de contenu local. Si ça se poursuit, on va avoir des actions à prendre qui vont avoir un impact sur la main-d’oeuvre de La Pocatière. »

DES EMPLOIS ENVOYÉS AU MEXIQUE

La situation inquiète Mario Guignard, le président du syndicat. Des emplois autrefois dans Kamouraska, principale­ment de soudeurs, ont déjà été transférés à l’usine de Bombardier au Mexique. Mais il garde l’espoir que cela ne devienne pas la norme. « On a montré à nos patrons qu’on est capables de les accoter, au Mexique. On a réglé des problèmes que Bombardier a eus là-bas. Ça démontre notre force ici. »

« La Pocatière ne pourra jamais rivaliser avec les Chinois ou les Espagnols. En matière de coût, on n’est pas au même niveau. Avec le contrat qu’on n’a pas eu avec l’agence métropolit­aine de transport (AMT), il y avait une différence de 24 millions $. Mais notre matériel est stable. Pour la Chine, on ne le sait pas. »

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PHOTOS PHILIPPE ORFALI 1. Une foule de vérificati­ons sont effectuées sur cette piste d’essai conçue spécialeme­nt pour le métro. 2. Un AZUR en assemblage. 3. Un travailleu­r prépare l’installati­on des portes du métro.
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