Les conseils de Jean Charest lui rapporteront 120 000 euros
L’ancien premier ministre a été embauché au mois de mars par un fonds français BUREAU D’ENQUÊTE
L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest va toucher 120000 euros par année au sein d’un fonds d’investissement financé et soutenu par un proche associé de la famille Desmarais en Europe sans avoir à prendre de décisions, a appris notre Bureau d’enquête.
Jean Charest s’est vu confier en mars dernier par le fonds français Tikehau Capital le mandat de réaliser « une mission de conseil » qui va lui rapporter 120 000 euros par année, soit environ 178 000 $ canadiens.
« M. Jean Charest s’est engagé à réaliser une mission de conseil et d’assistance auprès du Groupe pour l’accompagnement de son développement à l’international [notamment en Amérique du Nord] et sa stratégie de développement ainsi que la mise en place d’un advisory board international.
« Du fait de ses hautes fonctions politiques passées au Canada, M. Jean Charest a des compétences particulières dans le domaine des affaires et des relations internationales, de l’économie et du droit. Il pourra accompagner le Groupe dans sa stratégie de développement et d’implantation à l’international », affirme l’entreprise dans son dernier rapport financier.
Le rapport dit aussi que les services rémunérés à l’ancien premier ministre « ne conduiront en aucun cas M. Jean Charest à prendre quelque décision que ce soit [par exemple sur la réalisation d’une opération ou d’une implantation à l’étranger] ni encore moins à s’immiscer dans la gestion de la Société ou du groupe Tikehau Capital ».
JETONS DE PRÉSENCE
Le document précise que la rémunération de 120 000 euros ne concerne pas les fonctions de M. Charest au sein du conseil de surveillance de l’entreprise (l’équivalent d’un conseil d’administration). M. Charest y a été nommé à la fin 2016, selon le rapport.
« Une enveloppe de 300 000 euros [445 000 $ CAN] a été allouée aux membres du Conseil de surveillance à titre de jetons de présence », indique le document.
M. Charest a aussi été nommé ce prin- temps au comité des nominations et des rémunérations de Tikehau.
« La Société communiquera pour la première [fois] sur la rémunération [individuelle] de ses membres du Conseil de surveillance dans son Document de référence publié au titre de l’exercice 2017 », est-il expliqué.
CONSEIL PRIVÉ DE LA REINE
Les documents consultés précisent par ailleurs que M. Charest est membre du Conseil privé de la reine depuis 1986.
Cet organisme peu connu des Québécois a pour mandat de « conseiller la Reine sur des enjeux qui importent pour le pays, notamment les questions relatives à l’état et à la Constitution », selon son site internet.
Jean Charest est également membre de la Commission trilatérale, un organisme privé qui a été fondé par David Rockefeller dans les années 1970.