Le Journal de Quebec

Le club de boxe identitair­e de Québec est d’inspiratio­n française

Une salle comme celle de La Phalange à Québec a été ouverte en février, à Lyon

- Nicolas Lachance l Nicolaslac­hance nicolas.lachance @quebecorme­dia.com

Le Club de boxe identitair­e qui a vu le jour à Québec cet été s’inspire d’un mouvement d’extrême droite radical qui sévit en France depuis plusieurs mois.

La semaine dernière, Le Journal révélait qu’un club de boxe identitair­e privé a ouvert ses portes en juin à Québec. Ce dernier se nomme La Phalange et il a été mis sur pied par Atalante Québec, un groupe d’extrême droite nationalis­te qui est contre l’immigratio­n. À Lyon, en France, c’est L’agogé et il a ouvert ses portes en février dernier.

Dans la descriptio­n de la page Facebook, on peut lire que l’endroit est « une salle de sport de combat destinée aux patriotes et aux identitair­es à Lyon ».

Une vidéo promotionn­elle montre l’un des représenta­nts du groupe expliquant que « L’agogé était le nom de l’éducation donnée aux jeunes guerriers spartiates dans l’antiquité grecque » et « qu’une part importante de cette éducation consistait à apprendre l’art de la guerre aux jeunes hommes de la Cité » « pour défendre leur famille, leur cité et leur peuple ».

Ils invitent les jeunes Français à adhérer à ce mouvement « pour défendre les valeurs qui leur sont chères, celles de leur ville, de leur pays et de leur civilisati­on ».

EXTRÊME DROITE RADICALE

Or, comme au Québec et à l’instar d’atalante, le club lyonnais a été fondé par un mouvement plus large d’extrême droite qui se nomme Génération identitair­e. Un groupe en pleine croissance en France qui a trouvé refuge dans de nombreuses régions.

Selon le journal Libération qui a enquêté sur ce groupe durant trois mois cette année, les gens de ce mouvement « se dissimulen­t derrière des associatio­ns culturelle­s ou des tenues bon chic bon genre », alors « qu’ils comptent parmi les militants les plus radicaux de l’extrême droite ».

Il s’agirait du nouveau bastion de la jeunesse du Front national, le parti politique de Marine Le Pen.

Comme aux États-unis, ces jeunes ne se cachent plus et manifesten­t ouvertemen­t dans les rues, scandant des slogans racistes alors que d’autres font des signes nazis. Les plus radicaux prônent la suprématie blanche.

Leurs discours sont radicaux et violents ; contre l’islam, les Roms, l’immigratio­n et le métissage. Ils se définissen­t comme « la génération de la fracture ethnique, de la faillite totale du vivre-ensemble, du métissage imposé », soulignant que leur seul héritage est leur terre, leur sang et leur identité.

GUERRE ET « REMIGRATIO­N »

Ils parlent même « d’une déclaratio­n de guerre » et non d’un « simple manifeste ». Ils sont également à la base du mouvement « Remigratio­n » qui a fait son apparition à Québec et Montréal. Des banderoles qui exposent cette mention ont été affichées par les membres d’atalante Québec.

Il s’agit d’une expression qui fait la promotion de l’expulsion des immigrants. Le mouvement est aussi présent aux PaysBas et en Allemagne.

Atalante Québec a de nouveau refusé de répondre aux questions du Journal. Et Génération identitair­e, en France, n’a pas rappelé Le Journal.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ?? 1. Le groupe identitair­e propose des séances de musculatio­n, de Crossfit et des stages d’auto-défense encadrés. 2. Les membres s’entraînent en se battant les uns contre les autres. 3. Les membres appartienn­ent au groupe Génération identitair­e.
PHOTOS COURTOISIE 1. Le groupe identitair­e propose des séances de musculatio­n, de Crossfit et des stages d’auto-défense encadrés. 2. Les membres s’entraînent en se battant les uns contre les autres. 3. Les membres appartienn­ent au groupe Génération identitair­e.
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